Rien de tel n'est visible ailleurs. Lorsque le silence sidéral des autorités entourant ce marché que seuls ‘‘les gros bonnets'' fréquentent, on ne peut que rester sceptique sur les engagements de l'Etat de venir à bout du commerce informel », affirme Fouad, résidant à la cité universitaire de garçons de l'ITFC. Quand il lui arrive, selon lui, d'acheter dans ce marché faisant face au lycée El Mokrani, c'est toujours à contrecœur et c'est souvent quand les restos U ne servent pas de repas. « Je me contente d'acheter du pain. Pour les légumes, je préfère les acheter ailleurs », déclare l'étudiant. Quand on traverse ce marché, qui au départ n'était composé que de simples baraques, on est saisi par la profusion de produits, l'endroit s'apparente à un grand bazar. Un résidant exprime ses doutes et son dégoût de voir ce marché installé dans son quartier si paisible : « Que l'on ne vienne pas me dire que les vendeurs ne se reprochent rien. L'endroit était un trottoir, dont il ne reste que quelques portions. Seules nos municipalités peuvent permettre pareille entorse aux règles de l'urbanisme. » « Mes achats, je les fait à Alger-Centre, non loin de mon lieu de travail, personne ne m'y oblige, mais je préfère éviter de passer par ce souk, une enfilade de baraques collées les unes aux autres. Je préfère me déplacer vers les autres marchés de la capitale où les prix sont plus au moins abordables et où les vendeurs ne vous prennent pas de haut et sont tirés à quatre épingles », lance-t-il. Il reste que ce marché a sa clientèle attitrée : les résidants des ambassades de Ben Aknoun et de Hydra viennent y faire leurs emplettes. « Il n'est pas rare de voir les femmes des ambassadeurs s'approvisionner ici », soutient Djamel, un enfant du coin qui affirme que la vox-populi lui a donné un surnom, tout trouvé, de « pharmacie », compte tenu des prix excessifs. « La DCP d'El Biar n'en a cure et personne ne contrôle ces vendeurs qui prennent des libertés avec les prix », s'indigne-t-il. En plus du fait que les prix des marchandises sont excessifs dans ce marché, ses alentours sont pris d'assaut, créant ainsi un embouteillage monstre, relève Djamel en indiquant que les accidents sont légion sur cet axe routier fréquenté aussi par les bus du COUS et les bus privés. Battant en brèche les affirmations des citoyens, M. Haired, le P/APC de Ben aknoun, affirme que la dizaine de commerçants qui exercent à cet endroit sont en règle. L'élu fera remarquer que l'opération de choix du terrain d'un marché de proximité a été entamée en 2004, mais elle s'est avérée infructueuse. Pour l'élu, l'APC de Ben Aknoun où se trouve un marché informel à l'intérieur de la cité des Asphodèles, ne dispose pas de terrain pour implanter ses projets. « Cent locaux seront implantés à Beni Messous, cette opération est menée par la wilaya déléguée de Bouzaréah. Une personne a voulu installer à proximité du commissariat un marché, il a été rabroué par nos services. Il voulait organiser une quinzaine économique de bric et de broc », soutient l'élu qui affirme qu'un marché de proximité à Ben Aknoun ne sera pas réalisé de sitôt.