Deux jeunes Algériens, qui sont arrivés illégalement en Italie, par la filière de la traversée des eaux qui séparent les plages de Annaba de la Sardaigne, risquent de passer le restant de leurs jours dans les prisons italiennes. La police était sur leurs traces depuis des jours et, vendredi passé, ils ont été arrêtés et accusés d'avoir assassiné une vieille sarde de 79 ans. Rome. De notre correspondante Grâce au téléphone mobile qu'ils portaient sur eux, depuis qu'ils avaient quitté Cagliari (chef-lieu de l'île de la Sardaigne), les investigateurs sardes, en collaboration avec leurs collègues de Naples, sont parvenus à localiser Khaled Benjedou, 22 ans, et Abdelmalek Ghiloubi, 32 ans. Arrivés sur l'île depuis quelques semaines, les deux vivaient des repas gratuits distribués dans les cantines de l'organisation caritative catholique Caritas, où ils auraient connu la victime. Selon le récit de la police sarde, les deux aventuriers seraient les auteurs du meurtre de Albina Batzella, 79 ans. Cette vieille femme vivait seule dans son appartement situé au centre de Cagliari et subsistait grâce à une maigre pension et à la vente des objets qu'elle ramassait dans les poubelles des autres. Le 12 octobre, alertés par les voisins qui ont senti une odeur de putréfaction émaner de l'appartement de Albina, les agents de la police ont découvert le cadavre de la pauvre femme en état avancé de décomposition, enfoui sous des kilos de détritus, recueillis par la victime. Elle avait été ligotée avant d'être achevée. L'autopsie a établi que sa mort pouvait remonter à la date du 4 ou du 6 octobre. Et c'est dans la nuit du 5 octobre, justement, selon la reconstruction de la police italienne, que les deux haragga ont embarqué sur le ferry qui relie la Sardaigne au port de Civitavecchia, au nord de Rome. Poursuivant leur voyage par train, ils sont arrivés jusqu'aux frontières italo-suisses, d'où ils ont été refoulés par les gardes du poste frontalier de Chiasso. Ils décidèrent alors de s'arrêter à Naples, où ils vivaient parmi les clochards de la ville. L'interception des appels qu'ils effectuaient sur un téléphone mobile utilisé pour communiquer a permis aux investigateurs, aidés par un stagiaire d'origine nord-africaine qui traduisait leurs conversations, selon ce que les enquêteurs ont révélé à la presse, a permis de les arrêter. Les deux malheureux auraient spolié la vieille sarde connue au restaurant de la Caritas, de ses maigres économies, en lui versant un somnifère dans les boissons avant de passer à l'acte irréparable. Des reçus, attestant de transferts d'argent effectués vers l'Algérie, ont été saisis sur les deux accusés qui doivent répondre d'homicide crapuleux prémédité.