Les déchets industriels, stockés un peu partout à travers les quartiers de la ville d'Oran, suscitent de plus en plus d'inquiétude chez les riverains. D'ailleurs, à ce sujet, les responsables en charge du dossier au niveau du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, parlent « d'un problème national », car « tous les déchets spéciaux doivent faire l'objet d'un avis d'appel d'offres international pour leur prise en charge. » Pour Oran, au moins quatre sites sont identifiés comme regroupant des déchets industriels dangereux mal stockés. Ces sites sont répartis entre Arzew, Es Sénia et Oran. Le danger provient « des éventuelles infiltrations non contrôlées qui constituent un risque potentiel de contamination des nappes phréatiques et des eaux souterraines. » Le cas des déchets de l'usine d'Asmidal en est un exemple. Il s'agit des déchets stockés depuis le milieu des années...1950, soit un demi-siècle. Projetée dans le temps, l'usine qui, à l'époque, était en dehors du tissu urbain, est aujourd'hui obsolète, au moment où les conditions de stockage, cinquante années plus tard, n'ont guère changé. la crainte des riverains « Il est impératif de délocaliser ces déchets et trouver une solution dans les plus brefs délais », insistent les habitants de Hai Dhaya. L'existence du collecteur, le fameux entonnoir devant servir pour la collecte des eaux usées du quartier et sa proximité d'une nappe d'eau potable presque en surface, accentue les risques d'infiltrations diverses. Il est également utile de souligner la nature géologique du sol favorable à la propagation éventuelle de toute contamination. La nature de ces déchets, même si des indications précises manquent, a trait à des huiles usagées qui, faudra-t-il le rappeler, contaminent les eaux à raison « d'un litre d'huile pour un million de mètres cubes d'eau. » En ce qui concerne les solutions, deux propositions ont été émises : il s'agit d'une éventuelle exportation vers un autre pays ou une prise en charge nationale (par un enfouissement à plus de 25 mètres, selon les normes) pour se débarrasser de ces déchets classés dangereux. Sur le même registre, les responsables de l'environnement doivent trouver des solutions pour pas moins de 506 unités industrielles implantées en plein tissu urbain. « Pas évident ! », diront les plus sceptiques... Mais, en attendant l'aboutissement de l'avis d'appel d'offres international, les déchets continuent à constituer une menace pour l'environnement.