Le groupe Banque populaire dévoile ses ambitions. Jusque-là fidèle à la discrétion que suggère l'orthodoxie bancaire, à l'inverse de ses concurrents, ce groupe confère un caractère « stratégique » à la prise des 51% d'actions dans le capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA). « C'est un dossier stratégique pour nous et nous avons une vraie stratégie de développement à travers le CPA », a soutenu Philippe Dupont, président du groupe Banque populaire et président du directoire de Natixis. Engagé dans la course à travers sa filiale Natixis, ce groupe français a tracé hier, lors d'une rencontre restreinte avec la presse nationale, les contours du projet industriel pour hisser le CPA aux standards mondiaux. De passage à Alger pour rencontrer des opérateurs et responsables locaux à l'occasion du 1er anniversaire de l'implantation de la Coface (filiale de Natixis), M. Dupont n'a exprimé aucune réserve sur le déroulement de cette ouverture de capital. Interrogé sur l'incidence des reports successifs, d'autant plus qu'une grande partie de sa stratégie de développement en Algérie repose sur l'issue de cette privatisation, M. Dupont a souligné n'être « nullement pénalisé ». Au contraire, ceci a permis d'« approfondir notre connaissance du dossier », soutient le conférencier, entouré d'une importante délégation de cadres, dont François David, président de la Coface, Josiane Lancelle, responsable stratégie du groupe, Hocine Mouffok, DG de Natixis Algérie ainsi que Jean-Marc Pons, DG de Coface Algérie Services (CALS). M. Dupont a confirmé le dépôt des offres pour la fin de ce mois. Pour rappel, celles-ci étaient prévues pour fin d'octobre. Sur un chapitre opérationnel, le groupe Banque populaire mettra à disposition du CPA sa plateforme outils. Une plateforme développée par le groupe et dont des leaders mondiaux en sont usagers. Pour reprendre les exemples cités par le premier responsable du groupe Banque populaire, ces utilisateurs ont pour nom : BNP Paribas, HSBC, La Poste… Le CPA bénéficierait de l'organisation du groupe doublée d'un accès à l'ensemble de l'offre Coface. M. Dupont rassure sur la pérennité de l'emploi. « Durant toute son histoire, le groupe Banque populaire n'a fait aucun plan social », a-t-il tenu à préciser. Dans le même registre, un plan de formation à même de transférer le savoir et le savoir-faire bancaire aux jeunes banquiers algériens est prévu. Un vaste chantier sur lequel l'intervenant réserve la primeur des détails aux autorités en charge du dossier. Il n'en dira pas plus sur le délai nécessaire pour mettre à niveau la machine CPA. A défaut de s'adjuger la banque publique, le groupe semble avoir dans ses tiroirs un plan B. Il se déclinera par une croissance organique à travers la filiale Natixis Algérie.