Le Fonds monétaire international (FMI) appelle de nouveau l'Algérie à « accélérer ses réformes économiques ». Par la voix de son directeur adjoint du Département Moyen-Orient et Asie centrale (DMC), le FMI s'est dit satisfait de la qualité des réformes entreprises en Algérie, cependant, le résultat qui devrait être tiré n'est pas encore au rendez-vous. Il s'agit, principalement, de la création d'emplois. « La finalité des réformes économiques est de parvenir à un niveau de croissance économique suffisant pour créer des emplois », a souligné Amor Tahari, lors de sa conférence de presse consacrée à la présentation du rapport annuel sur les perspectives économiques régionales. Dans sa communication, Amor Tahari a résumé la problématique fondamentale des pays de la région, et notamment de la sous-région Maghreb, dans la transformation de la croissance actuelle en emploi. « D'un côté, dit-il, il y a une croissance, de l'autre le défi qui reste est celui de la création d'emplois ». Et selon les conclusions de cette institution, la croissance du PIB de l'Algérie restera encore insuffisante en 2007 et en 2008 pour relever ce défi. Alors que l'économie nationale a besoin d'un rythme supérieur à 7%, les prévisions de clôture de l'exercice en cours donnent une croissance de l'ordre de 4,8%. Celle-ci évoluerait de 0,4 point de base pour s'établir à 5,2% en 2008, restant ainsi en deçà des pays exportateurs de pétrole de la région. Ces pays au nombre de 14 devraient avoir en moyenne une croissance économique de 6,4%. Et le défi pour l'Algérie est d'autant plus complexe dès lors qu'il s'agit de réaliser une croissance en dehors des hydrocarbures. Outre la diversification de la croissance, le représentant du FMI insistera sur l'utilisation des ressources disponibles. Ceci étant, le directeur adjoint du DMC a exprimé sa totale adhésion aux réformes engagées en affirmant : « Celles-ci vont dans le bon sens et il y a un accord complet entre le FMI et l'Algérie ». L'institution de Bretton Woods qui a désapprouvé la décision des autorités d'augmenter les salaires en 2006 en alertant sur les poussées inflationnistes s'est abstenue cette fois de commenter celle qui entrera en vigueur à partir de janvier prochain. La réponse devrait être donnée dans deux semaines. C'est-à-dire au terme de la mission du FMI à Alger. Ladite mission se conclura par la rédaction d'un aide-mémoire qui servira de document dans la rédaction des futurs rapports. Par ailleurs, Amor Tahari a démenti le discours local qui prêterait un rôle à son institution dans la confection des budgets de l'Etat sur la base d'un baril de référence de 19 dollars US. « C'est un choix de l'Algérie », a-t-il clarifié, soulignant au passage que notre économie n'a pas de déficit budgétaire. Il évoquera également les réserves de change dont le niveau a atteint la barre psychologique des 100 milliards USD.