Cinq-cent trente-huit immeubles menaçent ruine à Oran. Tel est l'état du patrimoine immobilier d'El Bahia effectué récemment par les services de l'Office de promotion et de gestion immobilière d'Oran (OPGI). Sur les 538 bâtisses menaçant ruine, 466 appartiennent à l'Etat et gérées par l'OPGI et 66 propriétés privées. Ce chiffre représente un patrimoine de 1471 logements vétustes abritant 3158 familles. La localisation de ces immeubles montre que tous les quartiers de la ville d'Oran sont touchés. Le même constat révèle, à titre indicatif, que 106 immeubles menacent ruine au quartier Ed Derb, 102 à Sidi El Houari, 47 à Saint Eugène, 37 à Saint Antoine, 27 au quartier Le Plateau, 25 à Gambetta, 25 à Saint Pierre, au centre-ville, Eckmühl, Choupot, etc., tous constituent une réelle menace pour leurs habitants. Même les villes comme Arzew et Aïn El Turck sont concernées par ce phénomène. En effet, à chaque décrue ou intempérie, la comptabilité macabre des effondrements s'allonge inexorablement. Depuis le début de l'année, pas moins de 160 effondrements partiels ont été enregistrés à travers les quartiers de la ville d'Oran. Pour la seule semaine du 5 au 8 novembre en cours, pas moins de 8 effondrements partiels ont été comptabilisés à Sidi El Houari, Sidi El Hasni et Ed Derb. Pour rappel, le triste record de l'année 2003, qui a enregistré 135 effondrements, a malheureusement été déjà battu. Le 25 avril dernier, un immeuble appartenant à un privé s'est effondré subitement sur ses occupants faisant un mort, quatre blessés graves et 62 familles sans abri. Par ailleurs, Oran souffre également d'un autre phénomène, celui des infiltrations d'eaux qui menacent la sécurité de ses habitants. De nombreux quartiers, à l'instar de Yaghmoracen, le Plateau, Choupot et Médioni, vivent dans la hantise d'un effondrement ou d'un affaissement de terrain. Plusieurs affaissements spectaculaires ont été recensés à travers les quartiers d'une ville qui, il faut le souligner, est devenue complètement vétuste. Celui de la rue des Sœurs Benslimane réalisée, faut-il le rappeler encore une fois de plus sur un lit d'oued, est édifiant. Le légendaire boulevard Front de mer - la vitrine et l'objet narcissiques des Oranais - montre des signes d'essoufflements inquiétants. Sa paroi, qui fait face au port, est totalement rongée par les eaux souterraines qui fragilisent de plus en plus sa structure. A ce propos, une étude de confortement est toujours en cours mais elle tarde à être concrétisée. Sur un autre registre, non moins important d'ailleurs, les services techniques du CTC ont recensé pas moins de 5 000 bâtisses et autres constructions qui ne répondent pas aux normes.