Après avoir vainement frappé à toutes les portes, quatre candidats du FLN ont décidé de saisir le Conseil constitutionnel pour dénoncer leur rétrogradation (à des positions inférieures), après l'expiration des délais de dépôt des listes ayant fait l'objet de recours. Il s'agit de l'actuel président de l'APW, de deux membres de cette assemblée et d'une élue de l'APC de Chlef, lesquels, faut-il le rappeler, ont été réhabilités par la justice après avoir été déclarés indésirables par les services de la wilaya, pour des raisons qui semblent liées à leurs prises de position dans certains dossiers sensibles, dont celui du remplacement des 20 000 logements en préfabriqué, et la gestion des collectivités locales. Ils espèrent que le conseil en question se penchera sur leur plainte et déclarera « non conforme la décision de l'administration de remanier leurs listes sur un simple fax non reconnu par la direction nationale du parti ». Ce document, selon les plaignants, a été envoyé directement au wali de Chlef et ne comporterait ni la griffe de Belkhadem ni le cachet officiel du parti. « Une aubaine pour la wilaya qui s'est empressée de modifier les listes de l'APW et de l'APC de Chlef sans le consentement du secrétaire général du parti et du bureau de la mouhafadha, lesquels n'approuvent que les listes initiales déposées le 30 octobre dernier au niveau de la DRAG », déclarent-ils. Et de préciser que même Belkhadem a été surpris par ce procédé et a fait part de sa désapprobation du déclassement opéré. Le président de l'APW, M'hamed Mehenni, nous apprend qu'un dossier complet sur cette affaire sera déposé samedi prochain au niveau du Conseil constitutionnel par les candidats concernés. « Celui-ci reste notre ultime recours devant les abus de l'administration, l'entrave à l'exercice démocratique et l'atteinte au libre choix des candidats par les instances du parti », déclare-t-il. Il fera savoir que les listes confectionnées par sa formation seront maintenues quand même avec leur classement initial et affichées au public, dans le cadre de la campagne électorale qui débutera ce week-end. Reste à savoir pourquoi la direction du parti, à sa tête Belkhadem, laisse faire et ne veut pas prendre de position officielle dans cette affaire de « faux fax » ni dans le conflit opposant certains de ses militants et élus à des milieux de l'administration locale.