Le théâtre Olympia de Montréal s'est transformé, lundi soir, en un espace féminin de rêve, où des stylistes arabes ont exhibé leur dernière collection de caftans. Initié depuis trois ans par le magazine Femmes arabes, l'événement Caftan Montréal s'est tenu pour la première fois dans le cadre du Festival du monde arabe de Montréal. Une ville lumière où sous l'emprise de la création et de la beauté éternelle, les dernières déclinaisons de l'ancestral caftan ont été exhibés aux nombreux présents. En l'espace de quelques heures, le temps est devenu couleur, forme et présence. Cette année, des designers du Maroc, du Liban et d'Algérie ont exhibé leur dernière création. L'Algérie a été représentée par la styliste algérienne Mme Khaled Soraya. Cette dernière, qui dirige depuis quelques années un atelier de création et de haute couture, est une spécialiste des défilés de mode. Elle a déjà défilé à l'étrange, entre autres la France, le Liban, la Libye, le Canada et les Etats-Unis. Intitulé El Tedj El Djazaïr, son défilé de mode est, selon elle, un hymne au talent, à l'élégance, à la créativité et « au savoir-faire des couturiers algériens de renom, sinon de tous ceux-là qui ont su conserver, préserver et perpétuer cet art, ce patrimoine et ces trésors plusieurs fois centenaires », a-t-elle affirmé fièrement. Mme Khaled Soraya a été élevée dans les coulisses d'une famille de couturiers. Même si on l'a initiée très jeune au fil et à l'aiguille, cela ne l'a pas empêchée d'embrasser auparavant le métier d'hôtesse de l'air. L'ensemble des couturières se sont surpassées en présentant des pièces uniques étincelantes de dorures, de perles précieuses. Du velours à la soie fine, des tissus fins aux brocards majestueux, du fil d'or au fil d'argent, les plus beaux caftans du monde ont défilé en ondulations méticuleuses, dans des étoffes venues de l'Extrême-Orient ou encore de l'Extrême-Maghreb. Si les couturiers s'activent à la gloire du caftan en forçant la tradition et la modernité, il ne faut pas oublier que les secrets de ce vêtement millénaire se transmettent de génération en génération. Au nom de sa gloire, des fabricants de brocarts, des tresseurs de fils d'or, des petites mains brodeuses et d'autres enfileuses de perles s'activent, occupent le temps et l'espace humains pendant que les civilisations modernes scrutent les planètes. Ces faiseurs de merveilles, du fond de leurs espaces immobiles, ont fait éclore au parfum du jour des haïks, selhams, gandouras, takchitats, caftans, serouals, transparences de tissus et complexités de motifs. Fruit de plusieurs mois de labeur des maâllem de Bzou, de Ouezzane et de Fez au Maroc, leurs mains de fées font jaillir des « m'demates », en « skalli » ou en « hrir » actuelles, faisant du majestueux caftan un héritage ouvert sur le futur. L'exposition est l'espace de la découverte du détail, un temps pour revivre ces mille et une coutures patientes, laborieuses et si magiquement créatrices. Des caftans d'autrefois et d'aujourd'hui ont été également exposés dans une composition magistrale, signée par la maison Pascal & Jerémy. Il y a lieu de signaler que lors de cette soirée, le grand danseur Ilhan Karabacak a dévoilé les charmes du baladi au masculin et l'humoriste Khadidja Assah a présenté des sketchs divertissants. La soirée a été animée par l'association Lalla Salma de lutte contre le cancer.