La grève déclenchée par la Coordination locale des étudiants (CLE) de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou qui regroupe 18 comités entame sa deuxième semaine. Compte tenu de la situation que connaît l'Université de Tizi Ouzou, les manifestants estiment que « la rentrée 2007-2008 s'annonce des plus compromises sur les plans social et pédagogique ». Les grévistes relèvent « le manque flagrant de moyens et matériaux pédagogiques, la médiocrité de la qualité de la formation et l'incompatibilité des récentes réformes qui sont responsables du taux d'échec enregistré cette année ». Les protestataires évoquent également la problématique des transferts et dénoncent « les passe-droits et les traitements de faveur ». Sur le plan social, les signataires parlent de mal-vivre dans les cités U et la surcharge des cités. Ils dénoncent également l'insuffisance et la mauvaise gestion de la flotte de transport desservant les différents campus. Pour se faire entendre, les comités ont d'ores et déjà observé une journée de grève dans la matinée de lundi dernier au niveau de la bibliothèque centrale de l'université. D'autres actions sont prévues. Pour eux, l'objectif est le départ la directrice des œuvres universitaires de Hasnaoua (DOUH), Mme Larfi. Pour sa part, celle-ci a déclaré qu'en dehors des raisons sociopédagogiques avancées par les protestataires, il y a à l'origine de ce débrayage, « le refus d'une vingtaine d'étudiants parmi les grévistes de Oued Aïssi, dont la majorité sont des étudiants en médecine en fin de cycle pour certains, de rejoindre leurs camarades au nombre de 260, transférés de la cité U. l'habitat vers la cité de Hasnaoua ». Elle a ajouté : « Ces derniers ont été destinataires de décisions au milieu de cette année. Ils étaient pourtant prêts à rejoindre leur nouvelle résidence, le 4 septembre dernier. Mais ils campent toujours sur leur position. » Elle donne d'autres explications : « Si je traite la question du point de vue gestion des œuvres universitaires, je dirais simplement que dans ce cadre là, le droit de l'étudiant est qu'il ait un lit. Ce qui a été fait est simplement de la gestion des œuvres universitaires. Vu le taux important de filles bachelières, qui est de 69%, nous étions contraints d'affecter deux résidences universitaires initialement réservées aux garçons. Celle de la ville de Draâ Ben Khedda est d'ailleurs concernée par les affectations. » Notre interlocutrice s'interroge sur « l'intérêt de ces étudiants de vouloir se maintenir à l'Habitat, alors que Hasnaoua les arrange parfaitement ». Par ailleurs, elle nie tout déficit en lits, en assurant qu' « au mois d'août, tous les nouveaux inscrits ont été destinataires de décisions et ont tous eu leurs chambres. L'assainissement n'a touché que les diplômés et les extrauniversitaires, et il n'y a jamais eu d'exclusion d'étudiants ». Quant au volet restauration, elle indique qu'il existe un seul réfectoire à Bastos d'une capacité de 400 places et 4000 rations/jour. Sur les retards occasionnés dans la construction de deux autres restaurants dans les campus, la DLEP est interpellée pour livrer des structures de construction légère pour finir la deuxième cantine du campus. Sur le terrain, on constate que les amorces de poteaux sont prêts à recevoir la fameuse structure. Le nombre de restaurés est passé de 4000 à 12 000 cette année, note-t-on. La construction d'un autre réfectoire, accordé par la wilaya, tarde à voir le jour afin de soulager ces milliers d'étudiants, au niveau de la cité 3, à la résidence Bastos.