Les autorités se souviennent du lotissement Trois Caves à El Harrach à chaque intempérie désastreuse seulement. Le 8 mars dernier, cette zone inondable fut submergée par les eaux de Oued El Harrach. Des opérations d'aménagement ont été décidées dans ce site qui a connu une urbanisation anarchique après 1989, mais n'ont pas fait l'unanimité. « C'est tout juste s'il y a eu le nettoyage de quelques ruelles et de la route principale », relève un ancien membre de l'association de quartier qui affirme que les opérations entamées avant les inondations n'ont pas été suivies de près. « Seulement une partie du lotissement a été concernée par cette opération. Ni les habitations se trouvant du côté ouest au bord de l'autoroute ni celles des Trois Caves, situées à l'autre extrémité, n'ont reçu les travaux nécessaires. A part deux ou trois routes et la route principale, rien n'a été fait pour éviter aux habitants de marcher dans la gadoue lors des dernières pluies », insiste-t-il. Selon lui, le curage de tous les réseaux d'assainissement du site n'a pas été fait dans sa totalité. L'incident de mars a fait dire aux résidants des Trois Caves II qu'ils sont les oubliés des différents plans de développement dont ont bénéficié certains quartiers. « C'est parce que les gens ont bénéficié des autorisations de construire de l'APC-FIS de l'époque que l'on a voulu les sanctionner. Qu'ils se prennent eux-mêmes en charge du moment qu'ils ont choisi leur camp, semblent vouloir leur dire tous ceux qui se sont succédé à la tête des institutions locales », relève un habitant qui affirme ne pas avoir été d'accord avec l'option qu'a prise son père d'« acheter ici ». « Un investissement vite tombé à l'eau », se désole-t-il. Le nombre des habitants, (le lotissement est constitué de quelque 1600 parcelles), ne cesse pourtant d'augmenter. Pas moins de 15 000 personnes vivent aux Trois Caves II et III, considérés comme son extension et 500 autres aux Trois Caves I. L'APC sortante s'enorgueillit d'y avoir « injecté » des investissements « mais sans grande conséquence », affirme-t-on. 34 milliards de centimes sont ainsi alloués à la réalisation de plusieurs projets de réhabilitation des « vieux quartiers » d'El Harrach, dont les trois Caves. L'aménagement du cours de l'oued semble prioritaire, « afin d'éviter les fâcheuses répercussions d'éventuelles inondations ». Selon une source à la Subdivision de l'urbanisme (SUCH) d'El Harrach, des digues devraient être réalisées et les choses vont « cahin-caha ». La direction concernée a participé aux investissements à hauteur de 10 milliards de centimes « pour réaliser des travaux de goudronnage et les bordures ». Reste que ces opérations n'obligent pas cette direction, relève notre source, à régulariser de sitôt la situation dans ce lotissement illicite. Faut-il rappeler que le P/APW d'Alger, M. Zaïm, a assuré que la prise en charge des constructions illicites au nombre de 63 000 dans toute la capitale reste tributaire des décisions « prises en haut lieu » et celles-ci ne sont pas intervenues dans l'immédiat. « L'Etat a lui même construit sans que les règles de l'urbanisme ne soient respectées », relève M. Zaïm.