Les promesses de l'Union européenne de prêter main forte à l'Algérie dans son cheminement vers l'Organisation mondiale du commerce (OMC) restent au stade de bonnes intentions. C'est Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères (MAE), en déplacement express à Bruxelles, qui l'a avoué après deux ans de mise en œuvre de l'accord d'association. D'après l'APS, « le ministre s'est-il fait fort de rappeler l'UE à ses promesses et sollicité un soutien plus concret, plus substantiel et plus efficace ». Et pour amener l'UE à respecter ses engagements sur ladite adhésion, le chef de la diplomatie algérienne a sorti la carte de la libéralisation du secteur des services. Ceci, alors que ce chapitre ne devait être ouvert qu'après l'accession à l'OMC. Lors des entretiens qu'il a eus avec la commissaire européenne aux relations extérieures, Mme Benita Ferro-Waldner, M. Medelci a été amené à provoquer des discussions sur le dossier des services. Pour première réponse, la Commission européenne s'est engagée à donner plus de force à son intervention. La première initiative qui prendra effet dans les semaines prochaines consiste à dépêcher à Alger une mission d'experts. Ce groupe d'experts aura pour principales missions de « déblayer le terrain et entamer dans la sérénité l'ouverture du chapitre service et le soutien à l'adhésion à l'OMC ». Le MAE a également abordé avec son homologue européen la coopération énergétique. M. Medelci qui parle d'« une convergence d'intérêts » s'attendrait à la conclusion du « partenariat stratégique en 2008 ou un peu plus tard ». Pour rappel, les négociations sur ce partenariat ont été entamées depuis un an. Le problème de la double tarification du gaz pratiquée par l'Algérie en faveur des entreprises de droits algériens a, également, trouvé solution. L'Algérie, l'UE et l'Espagne sont parvenues à « un accord de principe qui sera finalisé définitivement dans les semaines à venir », a souligné M. Medelci. L'UE concède à l'Algérie la pratique de la double tarification sur le marché intérieur et à l'exportation sous deux conditions. Premièrement que les prix du marché intérieur restent au-dessus du coût de revient et ensuite cette tarification s'applique sans discrimination à toutes les entreprises qui fabriquent en Algérie. Il est utile de rappeler que l'UE, par mesure de rétorsion, avait appliqué une surtaxe très élevée aux produits fertilisants fabriqués par la société mixte algéro-espagnole Fertial (à majorité espagnole), au motif que le gaz, un intrant important dans ces produits, est cédé à un prix inférieur à ceux du marché international. C'est le deuxième point résolu en quatre mois. Au courant de juillet dernier, le ministre de l'Energie et des Mines s'était rendu dans la capitale de l'UE pour élargir le chemin de l'Europe à la compagnie nationale Sonatrach. Si pour l'instant le résultat ne se fait pas tangible, il n'en demeure pas moins que l'Algérie a déjà concédé la contrepartie en abandonnant ces exigences sur la clause de destination. Cette clause imposait aux importateurs de gaz algérien de ne pas revendre en l'état ce produit à une tierce partie, ou, à la limite, de partager les profits supplémentaires qui en résulteraient de cette revente. Les membres de l'Union promettent d'ouvrir le marché européen à Sonatrach afin d'y commercialiser son gaz.