L'Algérie a importé 85% de ses besoins de France pour la campagne 2006/2007, selon des indications de l'Association pour la promotion internationale des céréales françaises. La France a approvisionné le marché algérien à raison de 2,6 millions de tonnes de blé tendre et 650 000 t de blé dur. Selon les prévisions de l'association en question, les commandes de l'Algérie pour la campagne 2007/2008 ne seront pas aussi importantes. Elles connaîtront même une baisse substantielle. Aussi, le blé français ne comblera que 15% des besoins de l'Algérie, ajoute la même source. Elle attribue cette décroissance à l'anticipation de l'Algérie qui a acheté au début de la campagne, soit entre juin et septembre 2007, des quantités suffisantes pour l'ensemble de l'année. Elle évoque également la non-disponibilité de ce produit alimentaire et la cherté du blé français pour expliquer cette baisse. L'organisme français rappelle que le marché mondial connaît actuellement des perturbations dues à la surenchère des cours des céréales qui ont atteint des niveaux record. Le blé tendre s'échange à 500 dollars la tonne contre 250 dollars l'année dernière, relève la même source. Les analystes ont imputé cette hausse à la baisse de la production mondiale qui a été affectée par les aléas climatiques (sécheresse en Amérique du Sud et en Australie et pluies torrentielles en Europe), mais aussi à la tendance de certains producteurs à utiliser les céréales pour la production de carburant biologique créant ainsi une tension sur l'offre et la demande sur le marché mondial. L'Algérie est l'un des plus grands importateurs de blé dans le monde, même si ces dernières années elle a réussi à se déclasser à la 7e place après avoir été longtemps à la tête du peloton des plus grands importateurs. Les professionnels du secteur attribuent cette performance au développement de la production qui progresse d'année en année, passant de 3,5 millions de tonnes en 2005 à 4,2 millions de tonnes en 2006, avant d'atteindre les 4,3 millions de tonnes pour la dernière campagne de moissons-battages. La production nationale arrive donc à combler bon an, mal an environ la moitié des besoins nationaux qui varient entre 6 à 7 millions de tonnes par an. L'Algérie essaye d'améliorer les rendements des surfaces emblavées, environ 3 millions d'hectares chaque année. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, avait indiqué récemment que l'Algérie est devenue autosuffisante en semences. Du coup, l'Algérie n'importera plus de semences pour la céréaliculture et les exploitants agricoles pourront désormais s'approvisionner en semences algériennes sans craindre aucune pénurie, avait-il rassuré.