L'Algérie a importé 85% de ses besoins de France pour la campagne 2006/2007, soit 2,6 millions de tonnes de blé tendre et 650 000 tonnes de blé dur. Ces chiffres sont établis par l'Association pour la promotion internationale des céréales françaises, "France export céréales", qui a organisé, hier, à l'hôtel Hilton à Alger, les 4e rencontres céréalières franco-algériennes. Un rendez-vous annuel des deux filières céréalières algérienne et française. Ces statistiques ont été confortées par le président de France export Céréales, M. Jean- Pierre Langlois Berthlot, qui expliquera que ce volume d'échanges est le fruit d'un effort des producteurs pour améliorer la qualité du blé français à travers, notamment, le choix de nouvelles variétés et le recours à de meilleures méthodes de culture et des organismes stockeurs pour mieux organiser le tri et l'homogénéité des lots commercialisés. Par ailleurs, l'acheteur principal algérien du blé français reste l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) qui a acheté, entre juin et septembre 2007, de quoi approvisionner le pays pour l'ensemble de l'année. L'OAIC et France export céréales ont signé un protocole de partenariat depuis 2004, portant sur les échanges d'informations économiques, le renforcement des compétences techniques et la formation des cadres et techniciens de l'OAIC. Sur un autre plan, France export céréales organise des sessions de formation en meunerie pour les minotiers algériens. En tout cas, la rencontre d'hier, en présence d'un nombre important de représentants de différents organismes publics et privés, a été, pour les organisateurs français l'occasion indiquée pour débattre les questions relatives à la récolte céréalière française et à sa mise en valeur.Par ailleurs, les débats ont été particulièrement axés sur la qualité du blé, les potentialités importantes des récoltes futures, les biocarburants et les OGM. Dans cet ordre d'idées, les intervenants français n'ont pas manqué de revenir sur la disponibilité du blé à l'exportation, les stocks français étant évalués à 5 millions de tonnes, tous destinés à l'exportation. S'agissant de la qualité des blés tendre et dur, les communications qui se sont succédées font ressortir que les agriculteurs français ont déployé des efforts plus que méritoires, notamment durant cette dernière décennie où la récolte a doublé d'une année à l'autre, avec en prime une amélioration significative de la qualité. La récolte française exceptionnelle de 2007, avec 31,5 Mt de blé moissonnés et malgré quelques aléas climatiques au cours du cycle de production, devrait satisfaire les besoins des clients à l'exportation. L'Algérie reste toujours la destination préférée des exportateurs de céréales français, qui cherchent à multiplier les taux des céréales, toutes sortes confondues, commercialisés en Algérie. La proximité géographique aidant, la France compte rester un partenaire fort des besoins céréaliers de l'Algérie qui est considérée parmi les grands importateurs de blé dur au monde et parmi les 10 pays les plus grands importateurs du blé tendre. Et cela, les Français le savent pertinemment. D'ailleurs, dans une courte allocution d'ouverture des Rencontres céréalières franco-algériennes, l'ambassadeur de France à Alger, M. Bernard Bajolet, a mis en exergue les besoins immenses de l'Algérie en produits céréaliers. Selon lui, l'Algérie à encore un long chemin à parcourir pour s'auto-suffir en la matière. Il annoncera, à l'occasion, la possibilité de travailler en partenariat avec la France dans certains domaines, comme celui de l'agroalimentaire et de l'industrie céréalière.