Mme Brahim Bouneb Saïda est psychologue de formation, elle dirige l'Institut de formation spécialisé, elle était “psy” de l'émission Koul Chai Moumkin et elle fait de la politique. Entretien. Vous êtes une “psy” qui passe à la télévision... Comment vous est venue cette profession de foi cathodique ? Cette profession à la télévision remonte à dix années en arrière, quand j'ai été contactée par Saïd Oulmi, le producteur de l'émission Koul Chai Moumkin. Il m'avait sollicité pour une prestation de psychologue pour des interventions et des analyses des cas de fugues, maltraitance d'enfant, parents et proches portés disparus... Une expérience qui aura été très bénéfique, riche et formatrice pour moi. Cela m'a permis d'examiner des cas en direct, de compatir et d'être à l'écoute de l'autre. Vous étiez la psychologue attitrée de l'émission... J'étais carrément psychologue de l'émission. Nous recevions des appels téléphoniques en direct sur le plateau et du courrier de tout le mois. Pour vous dire, les gens nous sollicitaient même dehors pour nous demander conseil et nous remercier pour le travail qu'on accomplissait à l'antenne. Cette émission m'a beaucoup aidé à avoir des connaissances et des informations que je n'ai pas pu avoir à l'université. Quel est le profil des intervenants demandant votre aide dans l'émission ? Pendant les deux heures une fois par mois et maintenant deux fois par mois, on recevait beaucoup de lettres de cas de parents divorcés, de fugues d'enfants et de jeunes par rapport à la maltraitance des parents, l'échec scolaire, problèmes d'adolescence... Notre conseil aux parents était : On voudrait que ce jeune soit un partenaire dans la famille. Ce genre d'émission expose les gens, ce n'est pas un peu du voyeurisme... Non, pas du tout ! D'abord, on n'étale pas la vie des gens. J'ai toujours dit que les gens qui viennent à la TV pour parler de leurs problèmes sont des personnes courageuses. Elles forcent le respect. Des milliers d'Algériens n'ont pas ce courage. Au contraire, Koul Chai Moumkin a vraiment brisé les tabous. Cela crée un espoir. Actuellement, l'Algérien est plus courageux et plus conscient. Maintenant, le rôle du psychologue est devenu plus important en Algérie. Cela est dû aux années noires que nous avons vécues. Quel souvenir gardez-vous du regretté Riad Boufedji, animateur de Koul Chai Moumkin, décédé récemment ? Il y avait une grande complicité entre Riad – Allah yarahmou –et moi sur le plateau. Une personne très conviviale, très humaine, très sensible, à l'écoute des gens. Je garde un très bon souvenir du travail que nous avons fait avec Riad et avec toute l'équipe de Koul Chai Moumkin à sa tête Saïd Oulmi qui a beaucoup de mérite. Une émission très suivie en Algérie et à l'étranger. Quand on rentre chez soi, on sent qu'on a été utile pour cette société, pour des personnes qui sont en détresse attendant de nous un mot, du réconfort. Vous êtes une psychologue qui fait de la... politique... L'Etat algérien m'a beaucoup donné en me formant comme cadre nommé par décret présidentiel. C'est un honneur pour moi. Je me suis dit : moi aussi je dois donner de mon temps à ce pays. Le contact humain, la formation en communication, le travail dans les cellules de proximité, cela m'a donné l'idée de faire un peu de politique. J'ai donc choisi le parti du FLN, tout simplement car mon père est moudjahid et ma mère est fille de chahid. Je suis issue d'une famille révolutionnaire. Depuis un an et demi, je suis responsable de la kasma de Kouba, une première. Puis pour mon bonheur, un honneur et une lourde responsabilité, j'ai été retenue tête de liste FLN dans la plus grande commune d'Alger qui est Kouba. Si vous êtes élue maire de Kouba, quelle serait vos priorités ? D'abord, sur le plan environnemental, redonner l'image réelle de Kouba. La propreté, l'hygiène, la sécurité, le problème de circulation, le chômage, les loisirs, les jardins d'enfants, les espaces verts. Puis il n'y a pas de centre pour personnes handicapées. Quelle que soit la personne qui présidera cette APC, ce n'est pas seulement avec l'exécutif qu'elle doit travailler mais avec les gens de Kouba, les sages et le mouvement associatif. Il faut consulter, écouter et prendre comme partenaires les citoyens de Kouba. Je pense que les associations sportives, culturelles, pour handicapés de Kouba ont un rôle à jouer dans la sensibilisation du citoyen.
