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Les congrès minent les partis
Publié dans El Watan le 17 - 11 - 2004

Les formations politiques vivent actuellement suspendues, pour la plupart d'entre elles, à la tenue de leurs congrès respectifs. Une situation nouvelle, car contrastant avec les quatorze ans de pluralisme politique marqués par des liens trop étroits avec les hommes de l'ombre et des amarrages à des cercles du Pouvoir.
L'exemple typique est sans conteste le Front de libération nationale (FLN). Celui-ci peine à organiser un congrès fédérateur, après celui qui a conduit à une fracture entre deux tendances aujourd'hui inconciliables. Depuis la démission de Ali Benflis du poste de secrétaire général, au lendemain de l'élection présidentielle du 8 avril 2004, les luttes intestines ne font qu'exacerber la crise au sein d'un parti voué à l'implosion. Quoique détenant la majorité parlementaire, le FLN est vraisemblablement arrivé à la fin de sa mission. Autre exemple, celui du parti de Abdallah Djaballah, un des candidats à la dernière présidentielle (et ex-leader du parti Nahda). Le congrès d'El Islah, prévu pour la fin du mois prochain, est préparé dans des conditions très conflictuelles. Douze membres influents de la direction d'El Islah, tel que Djahid Younsi, s'opposent à Djaballah en lui contestant surtout son autoritarisme et des pratiques peu conformes à l'esprit du parti. Peu médiatisé, le parti Nahda est, depuis 2001, incapable de tenir son congrès. Assurant l'intérim depuis le retrait de Lahbib Adami juste après les deux défaites électorales (législatives du 30 mai et locales du 10 octobre 2002), Yazid Benaïcha tente de sauver les meubles d'un parti moribond. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est aussi dans le même cas. Malgré le poids de son leader Saïd Sadi, il est un autre exemple d'un parti qui n'arrive pas à tenir son congrès. Le Front des forces socialistes (FFS), pour sa part, a annoncé l'organisation de son congrès durant le premier semestre 2005. Un congrès dont la préoccupation centrale sera inévitablement la succession à Hocine Aït Ahmed. Une question tant de fois évoquée, mais en même temps appréhendée à cause de ses conséquences sur l'avenir du plus vieux parti d'opposition. De même, le Parti des travailleurs (PT) devra tenir son congrès prochainement, selon les dernières déclarations de son porte-parole, Louisa Hanoune. Malgré une certaine discipline qui règne au sein de cette formation, les divergences ne manquent pas, surtout par rapport aux positions à adopter vis-à-vis du gouvernement et à l'APN. On a l'exemple du Parti du renouveau algérien (PRA) dont deux congrès (premier et bis) alimentent aujourd'hui la polémique entre l'actuel secrétaire général Smaïl et ses prédécesseurs Terkmane et Menai. Un parti comme le Front national algérien (FNA), celui-là même qui avait créé la surprise lors des dernières législatives, a suspendu récemment trois de ses députés (Ahmed Ben Seggan, Abdelkader Ziani et Madani Felouah). Le président du parti Moussa Touati aura beaucoup de difficultés à tenir un congrès vu la situation conflictuelle que vit son parti. Reste le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui, après la disparition de son chef charismatique Mahfoud Nahnah, tente de donner l'impression d'un parti soudé. Or, si jamais il est éjecté du gouvernement, une grande crise s'installera et la tenue de son prochain congrès sera un test décisif par rapport à cette question. La léthargie dans laquelle est confinée aujourd'hui la classe politique démontre la crise dans le mode de fonctionnement des entités qui l'animent. Il faut relever qu'on assiste à une remise en cause de la validité de l'action politicienne telle que menée jusqu'à maintenant. Les partis sont loin d'être des exemples de réelles pratiques démocratiques. Après trois élections successives (législatives, locales et présidentielle), la recomposition du champ politique, dont les contours restent du domaine du secret, devra remettre les partis devant leurs responsabilités vis-à-vis du citoyen.

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