Dialogue, pluralité et capitalisation des ressources humaines. Ce sont les trois piliers sur lesquels repose le projet du RCD en vue de l'édification de « l'Algérie de demain ». C'est du moins ce qu'a esquissé Saïd Sadi dans son allocution à l'ouverture des travaux du troisième congrès de son parti, tenu le week-end dernier à Alger. « Ensemble pour l'Algérie de demain » est, selon lui, loin d'être un slogan creux, mais il est une nouvelle démarche favorable à la construction du pays dans la sérénité. Ce défi est, a souligné l'orateur, réalisable si on respecte un certain nombre de préalables, en premier lieu, la pluralité. « Dans l'Algérie d'aujourd'hui, le défi qui s'impose à chacun d'entre nous est, à la fois, simple et vital. En politique, la différence est nécessaire et légitime. » La pluralité a la vocation d'explorer au mieux les possibilités des solutions qui s'offrent à un pays en vue de parvenir au consensus et non à mener au déchirement ou à l'exclusion », a-t-il lancé devant une assistance composée de militants du RCD, d'anciens chefs de l'exécutif, de représentants des ONG des droits de l'homme, de représentants de partis, à leur tête Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et chef du gouvernement actuel. La priorité, a-t-il plaidé, est de favoriser. « C'est sur cette démarche qui transcende la douleur pour installer l'apaisement que nous entendons débattre ici et nous souhaitons être entendus. Celles et ceux qui vivent avec notre peuple savent que nos compatriotes recherchent désormais une issue consensuelle à une histoire tourmentée », a estimé Saïd Sadi. Le RCD, a-t-il enchaîné, a œuvré durant ces cinq dernières années « même si c'est dans une situation de quasi clandestinité » à créer les conditions pouvant mener à la solution. Cependant, la réalisation de cet objectif suppose, pour le leader du RCD, la mise en place de certaines garanties. La transparence des élections et le respect de la volonté populaire. Vers une participation aux législatives ! Selon Saïd Sadi, il faut bannir le bourrage des urnes qui est la source de tous les problèmes et de tous les scandales financiers qui ont éclaté ces derniers mois. « S'il n'y a pas un véritable sursaut. S'il n'y a pas lucidité et responsabilité, le dérapage risque de nous mener vers des situations difficilement gérables. Les fraudes électorales sont le coffre-fort de la corruption. A chaque fois que l'on bourre une urne on crée les conditions de vider une caisse. Il faut que la pratique qui a prévalu soit dépassée », a-t-il martelé. Le président du RCD n'écarte pas, dans ce sens, la participation du parti aux échéances électorales prochaines. « A priori, il faudra bien participer aux prochaines échéances, mais il faut que ce ne soit pas un rituel. Nous savons ce qu'a coûté au pays. Nous avons manifesté une volonté et une disponibilité qui ouvrent une nouvelle voie politique au pays », a-t-il déclaré à la presse en marge des travaux du congrès. Faisant un réquisitoire de la politique économique et sociale adoptée par le gouvernement, la structure de l'Etat, les systèmes de l'éducation et de l'enseignement, le patron du RCD a plaidé pour une refondation de la politique générale du pays en prenant en considération l'opposition démocratique. « Cette mise en perspective de l'Algérie des bâtisseurs passe par une étape où chaque courant politique doit assumer ses positions. On aura alors une meilleure visibilité et on découvrira que les Algériens ont beaucoup de choses à partager », a-t-il précisé. Saïd Sadi a remis également en avant l'idée chère à son parti, en l'occurrence la régionalisation. « La question du modèle de l'Etat doit être réfléchie en référence à la sociologie et à la culture de notre société. L'Etat unitaire régionalisé s'impose si l'on veut réduire les méfaits conjugués du régionalisme et de l'opacité », a-t-il suggéré.