Cette artiste algérienne, bien cotée dans le monde des arts, est née en 1963 en France dans une famille émigrée. Actuellement, elle vit et travaille à Londres où elle a bénéficié d'une formation académique de haut niveau, au Collège Royal d'Art, entre 1998 et 2003, avant de passer par deux autres établissements réputés : la Saint Martins School of Art (1992-1995) puis la Slade School of Art (1995-1997). Très tôt, sa démarche s'est inscrite dans l'art contemporain et, tout particulièrement, dans les recherches artistiques liées à la photographie et la vidéo. Au centre de sa création, la question de l'identité culturelle prend un poids essentiel. Zineb Sedira la soumet à un éclairage en deux dimensions : celui du temps, perpétué par la mémoire, et celui de l'espace, exprimé en termes de déplacement. Mémoire et déplacement apparaissent comme la conséquence directe de son intériorisation de ses origines. Née et grandie dans une famille émigrée, sa sensibilité s'est éveillée et développée à l'égard des ruptures avec le sol natal et sa culture et les manières de les maintenir en soi ou de les faire muer dans un contexte radicalement différent. Une des affirmations les plus fortes de cette problématique est apparue dans les photographies où elle s'est elle-même mise en scène, vêtue d'un haïk blanc à l'algéroise. Ce travail a sans doute bénéficié pour sa médiatisation des débats qui ont agité l'Europe et continuent de le faire à propos de l'Islam, du statut de la femme, etc. Mais il s'agit aussi d'une performance photographique par la maîtrise du blanc sur blanc, en nuances très légèrement perceptibles ainsi que par un sens de la composition fondé sur le dépouillement extrême. Ses autres travaux ne sont pas moins intéressants et désignent un talent désormais reconnu. Après une première exposition collective à Glascow en 1997, elle n'a pas cessé de se renouveler et de montrer ses œuvres à travers le monde : Italie, France, Irlande, Autriche, Espagne, Etats-Unis, Taiwan, Canada, Corée du Sud, Emirats Arabes Unis, etc. Elle est présente régulièrement aux grands évènements artistiques comme les biennales de Venise et de Valence, les rencontres internationales de la photographie d'Arles ou les rencontres africaines de la photo de Bamako (où elle a reçu le premier prix en 2001). Le Décibel Awards de 2004 lui a été décerné par Arts Concil et on compte plusieurs de ses œuvres dans des collections privées ainsi que divers musées et institutions comme le nouveau musée de l'immigration de Paris, le musée d'art moderne de Vienne, le Wolkerhampton Arts and Museum de Grande Bretagne, la galerie Sogospatti de Rome… Elle a exposé en Algérie pour la première fois en 2006 à la galerie Esma d'Alger et dans les trois CCF et, elle son œuvre sur le voile a figuré cette année dans l'exposition Art contemporain arabe au Palais de la culture Moufdi Zakaria.