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« Le changement ne viendra pas de l'intérieur du régime », avertit Ahmed Benbitour
Publié dans El Watan le 17 - 11 - 2007

C'est une communication à forte teinte sociopolitique qu'a développée, jeudi dernier, Ahmed Benbitour, docteur en sciences économiques et ancien chef de gouvernement.
Intervenant aux côtés du docteur Smaïl Goumeziane lors des Débats d'El Watan consacrés à la thématique « Pays riche/peuple pauvre : aux sources du paradoxe algérien », l'ancien chef de gouvernement a conclu : « Le changement ne peut plus venir de l'intérieur du régime. » Ce même régime, soutient le conférencier, « a appris à organiser des élections plurielles sans changement de majorité ». La rente pétrolière sert ainsi d'instrument pour l'allégement de la fiscalité en finançant les dépenses de fonctionnement à partir de la fiscalité pétrolière. L'objectif de cette stratégie est de rompre les liens entre les citoyens eux-mêmes et le citoyen et l'Etat. « En l'absence d'impôt, il n'y a plus de liens », explique M. Benbitour qui observe aussi « un patronage sponsorisé de l'Etat où les institutions servent de cosmétique à la démocratie et une inefficacité des associations de la société civile qui s'exposent aux côtés de proches figures importantes du régime ». Sans le dire mais tout en le suggérant devant une assistance nombreuse venue à la salle des conférences de l'hôtel Essafir, M. Benbitour n'entrevoit le salut que dans « la révolution ». Sauf que les préalables à cette révolution qui amènerait au « changement » ne sont pas encore satisfaits, ajoute le conférencier. Pour que celle-ci puisse prendre « maturation », M. Benbitour pose deux conditions. « La lutte contre l'analphabétisme politique ainsi que l'analphabétisme citoyen », dira-t-il avant de décliner les formes d'appropriation de ces deux préalables.
« La trappe de la misère permanente »
L'éducation politique s'acquiert en provoquant et multipliant les débats, notamment par l'entremise des médias, en piochant dans les pratiques des grandes démocraties d'autant plus que la démocratisation des technologies de l'information et de la communication offre un large accès. L'éducation citoyenne passe par la modification des comportements individuels quotidiens pour donner forme à une société civile organisée et active. Ceci étant, M. Benbitour ne serait pas prêt à plonger dans ce projet, du moins, laisse-t-il entendre dans ses réponses aux multiples interrogations des citoyens. A un jeune qui l'invitait à « se battre ensemble pour le changement » en s'organisant dans une association ou un parti politique, M. Benbitour aura cette réponse : « Nous sommes encore en état d'urgence. On ne peut pas se réunir sans autorisation », avant de lâcher sur la question d'une formation politique : « La situation ne s'y prête pas. » Une position diversement commentée dans la salle. Les uns ont conclu que « M. Benbitour s'est résigné », d'autres ont vu « une absence de réelle ambition politique ». Certains ont lu une forme d'« idéalisation de la révolution à l'ukrainienne », alors que d'autres ont jugé cette position empreinte de « sagesse et de rationalité ». A l'inverse de la révolution, M. Benbitour décèle dans l'Algérie d'aujourd'hui des signes de « révolte ». « L'Algérie s'est installée dans une trappe de transition permanente », déplore-t-il en faisant remarquer que « le pays n'est ni dans une dictature planifiée, ni dans une démocratie, ni dans une économie administrée, ni dans une économie de marché ». Pis encore, alerte le conférencier, « nous avançons inexorablement vers la trappe de la misère permanente ». Une misère induite par la mauvaise qualité de la croissance économique. Celle-ci engendrera du mécontentement. Le mécontentement s'aggrave, par ailleurs, avec « l'austérité imposée à la population », selon l'intervenant. D'après ce dernier, la part du PIB destinée à la consommation, donc à la population, a été de 31,6% en 2006, alors qu'elle était de 43,8% en 2000, 54,6% durant la première moitié des années 1990 et de 48,6% en 1980. C'est pour argumenter l'« austérité » que le conférencier ajoutera : « La moyenne des pays à revenu intermédiaire (au même niveau que l'Algérie) est à 61% du PIB. » Si l'épargne est certes élevée (57% du PIB), il n'en demeure pas moins qu'il ne va pas au financement de l'investissement, mais davantage vers la thésaurisation, constate encore M. Benbitour en partant des chiffres officiels diffusés par la Banque d'Algérie. Le mécontentement virera à la révolte, selon M. Benbitour qui poursuit : « Contrairement à la révolution qui amène le changement, la révolte nourrit l'instabilité politique et économique. » A son tour, l'instabilité alimentera la misère et c'est toute l'Algérie qui s'installera dans ce que l'intervenant a désigné de « trappe de la misère permanente ».


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