Profitant du renouvellement de leur cellule syndicale, les travailleurs de l'hôtel Essalem sont revenus à la charge pour exprimer leur crainte et aussi demander à ce qu'il soit mis fin à un calvaire qui dure depuis déjà plus de deux années. Les travailleurs, qui ont renouvelé unanimement leur confiance en leurs collègues syndicalistes, demandent tout simplement à ce que la loi soit appliquée. « L'hôtel a été vendu voilà déjà plus d'une année, mais la situation demeure encore en stand-by. Nous ignorons complètement notre devenir et toutes nos doléances, légitimes et réglementaires, sont restées lettre morte », explique un membre de la section syndicale. A l'annonce de la vente de l'hôtel, les travailleurs avaient, dans leur majorité, demandé de bénéficier du départ volontaire comme stipulé dans la convention-cadre de l'entreprise. Bien qu'ils aient reçu l'accord préalable de leur hiérarchie, l'EGT/Est et Gestour, les travailleurs n'auront cependant aucune suite effective et continueront à naviguer dans le doute. « A ce jour, on n'a reçu aucune confirmation, et on continue de nous dire que le problème réside dans la source de financement », précise un syndicaliste, qui ajoute : « depuis la réunion tenue avec Gestour en date du 28 avril dernier, nous n'avons reçu aucune information officielle pour nous rassurer ; pourtant lors de cette rencontre, il a été officiellement convenu de « relancer le dossier d'indemnisation pour déterminer la source de financement, de ne pas exclure du départ volontaire les travailleurs concernés des hôtels Essalem, Chélia et Bougaroune, de geler la grève et de lier la signature des contrats de cession au règlement d'indemnisation des travailleurs concernés ». Selon les syndicalistes, le problème résiderait justement dans la source de financement, bien qu'ils estiment que l'entreprise jouit quand même d'une très bonne santé financière qui permettrait de régler le départ de tous les travailleurs. Ils refusent cependant de demeurer en otage. « Il faut clarifier cette situation le plus vite possible car nous sommes déterminés à rester solidairse et à défendre nos droits, quitte à empêcher le nouveau propriétaire de prendre possession de l'hôtel », menacent les syndicalistes. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, cette situation s'est négativement répercutée sur les services de l'hôtel, et risque, si elle perdure, de ternir l'image d'un des fleurons de l'hôtellerie nationale. « L'hôtel est demeuré sans le moindre investissement voilà plus d'une année ; des consignes ont été données pour s'abstenir de procéder à des achats ou à des réparations ; cette situation nuit à l'image de marque de l'hôtel, et nous trouvons des fois des difficultés pour combler les exigences de nos clients », rapportent des travailleurs qui ne savent plus à quel saint se vouer.