C'est au cri de « Sadi, président » que le leader du RCD a été accueilli hier à la salle Errich où il a tenu son meeting. Celui-ci, après avoir assisté à la présentation des candidats têtes de listes aux APC et à l'APW, a d'emblée orienté son discours vers trois axes : erreur dans la gestion, crime économique qui a abouti à des dossiers lourds comme El Khalifa Bank ou un projet faramineux comme l'autoroute Est-Ouest où des sommes colossales ont été englouties, et enfin la trahison qui favorise le régionalisme, donc la division, la corruption et la fraude, seuls moyens de conserver les postes stratégiques et les privilèges. Si l'erreur imputable à une telle gestion est pardonnable aux yeux de Saïd Sadi, le crime économique qui a conduit à la situation actuelle ponctuée de grands scandales financiers et la trahison des aspirations du peuple qui, depuis 1945 et 1954, continuent à revendiquer justice et liberté, ne sauraient être tolérés plus longtemps. C'est la raison pour laquelle, contre « ce groupe de Tikrit » (entendre les responsables en poste), il n'existe, selon l'orateur qui dénonce en passant, « la fraude informatisée », qu'un moyen : une mobilisation massive le 29 novembre et une vigilance accrue autour des urnes afin de mettre fin à la crise actuelle qui est essentiellement une crise de bonne gouvernance.