Au sein de l'opinion locale, on s'interroge sur cet état de fait qui n'augure rien de bon. Alors que la majorité des localités troublées ont toutes retrouvé leur calme, après la célébration pacifique du 22e anniversaire du Printemps amazigh, El-Kseur, Semaoun et Adekar continuent à être secouées quotidiennement par des échauffourées. Si pour la ville d'El-Kseur, les hostilités ont repris depuis une dizaine de jours suite à l'empêchement de la tenue d'un meeting par les forces de l'ordre, il n'en est pas de même pour Semaoun et Adekar où les affrontements avec les gendarmes locaux n'ont éclaté que depuis deux jours. A Adekar, la situation s'est corsée davantage dans la nuit de dimanche à lundi, durant laquelle les citoyens nous ont fait part hier de heurts violents suivis de sorties des forces anti-émeutes, dont le moins qu'on puisse dire, en se basant sur les témoignages des citoyens, s'apparentent à des «expéditions punitives». «Les gendarmes, rapportent les citoyens, ont provoqué sans retenue les populations et sont allés jusqu'à utiliser des balles en caoutchouc». On dénombre plusieurs blessés plus ou moins grave dans cette localité montagneuse, située en pleine forêt d'Akfadou. A Semaoun, autre localité troublée, les affrontements avec les éléments de la brigade locale et les jeunes manifestants se sont soldés par près d'une dizaine de blessés. Au sein de l'opinion locale, on s'interroge sur cet état de fait qui n'augure rien de bon. En effet, au moment même où on croyait à un retour définitif au calme d'autant plus, que, l'anniversaire du 20-Avril, qui était fortement redouté, s'est déroulé dans le calme, la situation qui risque à tout moment de dégénérer dans les régions où les brigades de gendarmerie sont toujours en place. L'exemple de Sidi Aïch est, en ce sens, à méditer. En effet, devant la «prise en otage» des élèves depuis le 06 avril, date du retour des vacances de printemps, les parents d'élèves, représentés par six associations se sont réunis pour évaluer la situation qui prévaut dans les établissements scolaires, compte tenu du retard accusé dans les programmes, vu le temps très réduit restant avant les examens de fin d'année, les parents appellent leur progéniture «pour une fréquentation assidue des cours». Hier, ils en sont arrivés aux mains avec les manipulateurs, qui sont pour la plupart des élèves, pour empêcher que certains établissements ne soient troublés, mais en vain devant la persistance des perturbateurs qui sont venus nombreux. Résultat, les élèves ont été contraints de quitter leur école au grand dam des parents qui se voient impuissants.