L'espoir est désormais permis pour les malentendants de recouvrer un jour l'ouïe grâce à cette technique pratiquée dans nos hôpitaux. Hier, à 13 h passées de quelques minutes, les chirurgiens ORListes du CHU Ben Badis de Constantine, assistés des professeurs Vaneclau des hôpitaux de Paris, Rahmania du CHU de Lille et Djennaoui du CHU Mustapha Bacha, ont fait une pause de quelques minutes après avoir réussi deux implants cochléaires sur des patients congénitalement malentendants ou ayant perdu l'ouïe au cours de leur existence, consistant en un appareil, ou organe cochléaire, partie interne qui communique avec le limaçon (cochlée). Inutile de dire que cette intervention, très délicate au demeurant, est une première au CHU de Constantine. Les équipes chirurgicales d'Alger et de Annaba ont été les premières à manier avec la dextérité requise le scalpel dans ce genre d'intervention. Constantine a accusé un certain retard dans la mise en application de son programme de dix transplantations étalées durant l'année 2007 pour des raisons objectives, selon le directeur général du CHU, liées à la mise à niveau du bloc opératoire en matière d'infrastructures et en équipements. Maintenant que c'est fait, le Pr. Belbekri, le Dr.Noui et consorts, à la compétence avérée, ont désormais du pain sur la planche. Ils devraient d'abord appliquer leur bistouri aux huit patients restants, sur un planning qui s'étend à la moitié du mois de décembre. D'ici là, ils auront suffisamment perfectionné leur savoir-faire pour attaquer sous de bons auspices l'année 2008, laquelle sera autrement plus chargée, car selon le directeur général du CHU, 40 à 50 transplantations de ce genre sont prévues. Il reste que l'implant n'est, médicalement parlant, pas une fin en soi, dès lors que durant la période post-opératoire d'autres spécialités entrent en jeu, telle que l'orthophonie, afin d'apprendre ou réapprendre aux patients la prosodie ou la prononciation exacte des mots ainsi que la psychologie, étant entendu que l'apprentissage est loin d'être une sinécure, mais le fruit de patience et de persévérance. Ce programme a, par ailleurs, été initié par le ministère de la santé et de la population en vue de réduire les soins à l'étranger, très coûteux, et offrir l'opportunité à nos praticiens de se mesurer à leurs confrères étoffés des pays étrangers. D'ailleurs, même effectuées dans nos hôpitaux, ces transplantations ne sont pas données puisqu'une estimation approximative situe l'une de 2,5 à 3 millions de dinars.