Les pêcheurs de Sidi Salem (El Bouni), cité côtière à forte concentration de population démunie, vendent leurs produits à la baisse. Depuis toujours, la relation commerciale entre le producteur et le consommateur va bon train, c'est le credo du premier. De fait, les pêcheurs l'imposent dans les actes et dans les faits. Encore remuant dans les cageots, mis à la portée des clients, la daurade, le merlan, le rouget de roche, la thonine, le calmar et autres poissons frais, sont cédés à Sidi Salem à des prix abordables pour toutes les bourses, variant entre 200 et 500 DA/kg, c'est selon. Les mêmes poissons, mais moins frais, coûtent deux fois plus cher, si ce n'est plus au marché couvert de Annaba, où des truands imposent, même aux citoyens de passage, leur produit douteux. Ce sont généralement les citoyens timides qui, dans l'ignorance de la qualité du poisson, tombent dans leurs filets, confondant le mulet avec le merlan. A Sidi Salem, c'est tout à fait le contraire, plusieurs boxes, réservés à l'exposition des produits de la pêche, donnent aux clients l'embarras du choix. Mieux encore, les préposés prennent en charge son nettoyage, lequel représente une tâche pénible pour les ménagères.