Les élections des APC et APW du 29 novembre 2007 ont livré leur verdict. Au-delà pourtant des seuls résultats, se repose déjà la lancinante question de savoir quel sera le pouvoir des assemblées nouvellement élues. Il faudrait, en effet, une mise en œuvre rapide de la révision des codes régissant l'action et les prérogatives des assemblées communales et de wilaya. Les mairies ne peuvent pas se réduire encore à n'être que des guichets d'état-civil, ce qui est une dimension nécessaire mais ne peut pas occulter les déficits en investissements et en réalisations de la grande majorité des communes algériennes. Les populations attendent que leurs problèmes quotidiens soient résolus dans un contexte de proximité, et à ce titre, le maire est perçu comme une autorité directement issue de la volonté des citoyens. Or, l'élection ne peut pas constituer une fin en soi si le maire et son équipe n'ont aucune marge de manœuvre sur le terrain pendant un mandat qui s'étend tout de même sur cinq ans. L'autorité réelle s'incarne au niveau des walis et des chefs de daïra. Et c'est donc à ce stade que les structurations politiques ne font pas la différence car son appartenance politique n'est pas, pour un maire, la garantie de pouvoir conduire des chantiers sans échapper à la tutelle de l'Administration. C'est maintenant à l'Exécutif de prendre les choses en mains et d'accélérer, notamment, une révision du code communal sans cesse différée. Sans cela, les partis politiques ne fêteront qu'une victoire à la Pyrrhus. C'est une chose que de mettre à l'épreuve des équilibres politiques pour jauger le poids de chaque formation, c'est tout autre chose que de pouvoir animer la vie de la cité. L'impulsion de l'économie locale est à ce titre la pierre de touche de l'action des élus locaux. Avec toutefois cette difficulté majeure de créer des emplois, de financer les projets d'aménagement du territoire de la commune, d'élaborer des stratégies d'électrification ou de voies de circulation fiables parce que les ressources induites dans la commune sont rares si elles ne sont pas inexistantes. Cela rend d'autant plus lourde la responsabilité de solliciter les suffrages d'électeurs qui font le choix de s'en remettre aux élus qu'ils jugent capables de changer les choses. Et cela n'est pas forcément lié à l'ancrage politique mais au profil de candidats qui présentent des profils d'hommes d'action. L'enjeu pour les nouveaux élus aux APC et APW est de pouvoir mettre en conformité leur programme et le vécu sur le terrain. Une suite qui est assez largement indépendante de leur seule bonne volonté.