Qui ne connaît pas ce vieil immeuble de 3 étages situé au 12, rue Larbi Ben M'hidi qu'on dit hanté et dont les portes sont fermées depuis plus de 30 ans ? Escaliers branlants, façades lézardées, il a toutefois résisté à toutes les catastrophes. Même le dernier séisme n'a pas eu raison de lui. Un air lugubre et mystérieux se dégage de cet ex-hôtel (hôtel Négociant). On raconte que personne n'a jamais pu s'y installer à cause de bruits bizarres et de voix étranges qui déchirent la nuit. Comment se fait-il qu'un immeuble situé en plein cœur d'Alger soit ainsi laissé à l'abandon depuis plus de 3 décennies ? Nous nous sommes rapprochés du directeur technique à l'APC d'Alger, il a bien voulu éclairer notre lanterne : « En 1986, les héritiers de cet hôtel ont été invités par mise en demeure à effectuer des travaux de rénovation au vu de son état de vétusté, sans résultat. Cet immeuble est délaissé pour la simple raison qu'un litige oppose les héritiers. En 1986, l'APC d'Alger-Centre pensant qu'il s'agissait d'un bien vacant avait sollicité une étude pour la construction d'une école à cet endroit-là. Finalement, les propriétaires se sont manifestés exhibant l'acte de propriété. » Toutefois, certains témoignages de riverains sont troublants. On raconte qu'un groupe de SDF a voulu squatter cet endroit. Mal leur en a pris, ces jeunes, en quête d'un toit, furent réveillés en sursaut, en pleine nuit, par le t'bal. Réalisant qu'il n'y avait personne, ils ont détalé à toutes jambes ! D'autres soutiennent que c'est l'âme du chahid de 22 ans tombé sous les balles des soldats français le 1er mai 1955 devant l'entrée de cet immeuble qui est toujours prisonnière de ces vieux murs. « Cette histoire de fantôme et de rouhania, c'est du pipeau ! » s'écrient les plus rationnels. Selon ces autres riverains, les propriétaires, dans l'incapacité de trouver un terrain d'entente quant à la succession, ont fait courir ce bruit de fantômes afin d'éloigner d'éventuels squatters. Quelle que soit la version concernant cet immeuble, on ne peut s'empêcher de ressentir une frisson en passant devant le 12, rue Larbi Ben M'hidi. Ces murs cachent-ils un terrible secret ? Bien malin qui pourra le dire !