C'est un président d'association profondément abattu et désagréablement surpris par la réaction de la wilaya qui nous a rendu visite. En effet, Mohamed Yacoubi, enseignant à la retraite, ne s'explique pas la décision prise à son encontre par le chef de l'exécutif de la wilaya de le poursuivre en justice pour avoir, dit-il, exprimé la détresse des milliers de sinistrés du séisme d'il y a 26 ans. « En tant que président d'un comité de quartier et président de la coordination des cités en préfabriqué, légalement désigné, j'ai sollicité à plusieurs reprises les autorités concernées pour la prise en charge de ce problème, en vain. Devant le silence de ces dernières, j'ai dû alerter les hautes autorités du pays et l'opinion publique par voie de presse sur la nécessité de mettre en application le dispositif contenu dans la loi de finances 2007 relatif à l'octroi d'un don de 1 million de dinars à chaque famille sinistrée pour le remplacement de sa baraque. Il est évident que cela n'a pas plu au responsable concerné qui a choisi la manière forte pour me faire taire », nous a-t-il déclaré. Ainsi, le 22 novembre dernier, il a été convoqué au commissariat de Chlef pour être entendu suite, dira-t-il, à une plainte du wali. Il lui est reproché notamment le fait d'avoir « publié sur la presse deux communiqués dans lesquels la coordination des cités en préfabriqué exige le départ de ce responsable, l'application de la loi suscitée et l'envoi d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur la dilapidation du foncier ». Il y est aussi souligné « l'organisation comme ultime recours d'un sit-in devant le siège de la wilaya pour attirer l'attention des pouvoirs publics ». Sur ces points, Mohamed Yacoubi tient à préciser que « son action a toujours été initiée dans le strict respect des lois de la République et que même le sit-in prévu a été annulé faute d'autorisation ». Il ajoutera qu'il est aussi poursuivi pour usurpation de fonctions, alors qu'il a toujours été invité officiellement et travaillé avec les autorités de la wilaya sur le dossier du préfabriqué en tant que président de la coordination des cités en préfabriqué. Les documents exhibés par l'intéressé en font foi. « On veut me coller à tort des accusations qui n'ont rien à voir avec mon statut ni avec les activités que j'ai dû mener conformément aux textes régissant les associations dans notre pays », dira-t-il, ajoutant que ces « mesures de représailles ne travaillent nullement la collectivité » et sont vivement dénoncées par les 75 comités de quartiers qu'il représente depuis 2004.