Les tenants du circuit de distribution des fruits et légumes ne lâchent pas prise et maintiennent toujours la tendance à la hausse des prix, comme cela a été le cas depuis le début du Ramadhan. Le mois sacré fini, on croyait que la situation allait être stabilisée, voire normalisée, compte tenu de nombreux facteurs favorables dont les dernières chutes de pluie et le retour à une certaine retenue en matière de consommation. Il n'en a rien été. La fièvre des prix continue à s'emparer des marchés locaux. Une tournée à travers la ville nous a permis de constater que la mercuriale a subi une flambée pour certains produits et est restée inchangée pour d'autres. A titre d'exemple, la tomate est écoulée à 60 DA le kilo, la salade à 40 DA, la carotte à 35 DA et la pomme de terre à 35 DA. Le constat est valable aussi pour les viandes rouges et blanches. Les fellahs renvoient la balle aux différents intermédiaires qui, selon leurs dires, imposent leur « loi » et fixent à leur guise les prix de gros et de détail sans se casser la tête. D'après eux, il y a une différence énorme entre le bénéfice prélevé par le producteur et le revendeur, estimant que leur marge bénéficiaire est raisonnable et arrive juste à couvrir leurs frais d'exploitation. Certains agriculteurs ne sont pas aussi sans reproches puisqu'ils évitent de se déplacer jusqu'au marché de gros du chef-lieu de wilaya et préfèrent vendre leurs marchandises sur pied à ces mêmes intermédiaires avec toutes les conséquences que cela engendre. L'Etat a pourtant consenti des sommes colossales au profit du secteur, sous forme de soutien à la production et à l'investissement agricole. Les fellahs dits professionnels en ont bénéficié à outrance dans le cadre du Fonds national pour la régulation et le développement agricole (FNRDA). On sait, par exemple, que près d'une vingtaine de chambres froides ont été réalisées à ce titre pour le stockage des produits périssables et la régulation du marché. Or, dans beaucoup de cas, ces structures ont servi à des fins spéculatives, surtout pour la pomme de terre qui est écoulée au « compte-gouttes » pour maintenir les prix pratiqués. Même si la production a enregistré un bond significatif, l'impact attendu sur les prix à la consommation reste donc insignifiant et nécessite l'intervention en urgence des services concernés pour remettre de l'ordre dans cette activité stratégique.