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L'appel du cœur d'El Kahira
L'arabo-francophonie : un concept fédérateur
Publié dans El Watan le 15 - 12 - 2007

Le premier Congrès arabe de la francophonie vient de se tenir au Caire du jeudi 6 au dimanche 10 décembre. Une première dans l'histoire des pays arabes ! L'événement a été organisé par l'association égyptienne des enseignants de français, sous les auspices de la Commission du monde arabe affiliée à la FIPF (Fédération internationale des professeurs de français).
Par la qualité des communications et le haut niveau des débats, les congressistes ont fait honneur à l'hospitalité offerte par la prestigieuse université du Caire. Quatre jours de dialogue fécond, de questionnements et surtout de rêves partagés : autant de pistes à explorer dans le futur pour que devienne opérationnelle l'interaction entre l'arabophonie et la francophonie. Le choix porté sur les enseignants de langues n'est pas fortuit. Ils sont les bâtisseurs d'avenir et les semeurs d'espoir. Chose remarquable à souligner : durant les travaux — en plénière et en atelier —l'enseignement de la langue arabe a été longuement évoqué à côté de celui de la langue française. Dans sa conférence donnée lors de la cérémonie d'ouverture, Boutros Boutros Ghali a d'emblée cadré la problématique pour la placer au niveau des enjeux civilisationnels induits par la marche du monde moderne. Devant une assistance totalement acquise au rêve humaniste d'un monde de paix et de solidarité, il a orienté sa réflexion sur les points brûlants de l'actualité mondiale. Et de poser la question lancinante de la mondialisation en cours. L'éminente personnalité égyptienne ne manquera pas de pointer du doigt les dérives menaçantes que pourrait générer cette lame de fond. « La mondialisation serait-elle un laminage linguistique sur fond d'uniformisation culturelle ? » A sa question, il avancera une réponse tout aussi menaçante : « Dans une telle optique, nous nous retrouverons avec des solutions de désespoir faites de repli sur soi, de rejet de l'autre et fatalement de fanatisme. »
Enjeu
Comment conjurer les démons du fanatisme et donner à la mondialisation toute sa dimension humaniste ? Qui mieux que Boutros Ghali peut délivrer un plaidoyer crédible et porteur d'espoir ? De par son ancrage spirituel et sa formation intellectuelle, cet homme de culture — avant d'être politique — se retrouve à l'aise dans les deux langues : l'arabe et le français (sans oublier l'anglais). Il est considéré comme étant un digne représentant de la culture universelle. Ses idées respirent la sincérité et la franchise. Dans un français impeccable de fluidité, il a déroulé des idées lumineuses en faveur de l'interaction entre les deux langues. Il dira : « Avec ces langues en partage, il y a des affinités électives qui permettent de promouvoir la solidarité Nord-Sud et Sud-Sud » Il mettra l'accent sur les efforts de la Ligue arabe pour renforcer la coopération entre les deux aires culturelles, notamment l'accord d'avril 1998, entre la Ligue arabe et l'Organisation internationale de la francophonie. L'université Senghor d'Alexandrie est le symbole le plus frappant de cette volonté d'aller de l'avant dans cette coopération qui démarre. Toutefois, sa lucidité ne sera pas prise en défaut. Il est conscient du décalage entre le rêve et la réalité du terrain. Il donnera des chiffres pour mieux situer ces enjeux sur le terrain politique. Là où les Etats ont leur part de responsabilité quant au devenir de ce dialogue culturel, Boutros B. Ghali dira son amertume par les chiffres : « Je déplore le déséquilibre en défaveur de la langue arabe. 0,1% des lycéens francophones (en France et en Europe) apprennent l'arabe alors que 25% de leurs pairs des pays arabes apprennent le français. » Ces chiffres éclairent le chemin des efforts qui restent à fournir par les Etats concernés par cette entreprise commune d'une « Kheïma francophone », qui abritera dans sa chaleur et son intimité les rêves et les espoirs de jeunes générations. Pour sa part, le directeur de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) a donné un aperçu de l'aide et du soutien apportés par l'AUF aux pays arabes, dans les domaines de la formation tant initiale que continue. Il est utile de signaler que de tous les pays arabes, seules l'Algérie et la Syrie n'appartiennent pas à l'Organisation internationale de la francophonie. Malgré leur non-appartenance officielle, leurs universités bénéficient de cet appui en formation. La cérémonie de clôture a eu pour cadre la Bibliothéca d'Alexandrie à 250 km du Caire. Un moment fort du séjour. D'abord l'accueil des autorités de la ville et de Mme la consul de France qui a offert un déjeuner en l'honneur des congressistes. Ensuite, les discours de clôture lus dans une atmosphère d'émotion et la lecture des recommandations adoptées sous des salves d'applaudissement. Cerise sur le gâteau, les participants ont eu le plaisir de goûter aux splendides chorégraphies du ballet d'Alexandrie. Des danses du terroir qui reprennent les traditions des ancêtres de l'ère pharaonique à l'île de Siwa, en passant par les danses des autres régions du pays. A l'évidence, le comité d'organisation présidé par l'égyptienne Mehenna Merghara a réussi un coup de maître. Pas un seul couac pendant toute la durée des travaux. Dommage que la communication ait fait défaut. Seuls TV5, RFI et El Watan pour l'Algérie ont couvert ce rendez-vous historique. Serait-ce là un signe du repli sur soi qui augure d'un refus de s'arrimer au train de la mondialisation culturelle ? Les avertissements de Boutros B. Ghali sonnent comme une alarme. A vouloir s'entêter dans l'isolationnisme, les Arabes risquent de rater le convoi des nations qui s'ébranle déjà vers une destination de rêve : le village planétaire. C'est pourtant en direction de ce port d'attache que les yeux des congressistes sont rivés. Le couple arabophonie-francophonie pourrait servir de puissante locomotive pour un voyage passionnant à travers les vertes prairies de l'éducation interculturelle et du plurilinguisme. Parler de couple, c'est déjà se projeter dans l'harmonie et la complémentarité. L'enjeu est de taille. Une belle entreprise humaine qui mérite d'être menée à… bon port.


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