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Ces familles qui vivent sur des égouts aux portes de la capitale
Bateau Cassé (Bordj El Kiffan) dans un total dénuement
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2007

Lieudit Bateau Cassé, ex-Haï Stamboul 1. La vue de cet immense bidonville, situé dans la partie est de Bordj El Kiffan, à quelques encablures de la capitale du pays, agresse le regard.
Le bidonville, où vivent près de 600 familles, est englouti dans une marée de boue et d'égouts. Pour s'y rendre, il fallait contourner plusieurs pâtés de villas (toujours en construction), au bout d'une piste impraticable. Ce sont ces villas qui cachent cet amas de « maisonnettes » insalubres, bâties anarchiquement pour la plupart dans les années 1990. Ce paysage, orné par des niches d'ordures et d'immondices pour le rendre encore plus laid, est tout simplement cauchemardesque. « Mal-vivre, humidité, saleté, namous (moustiques), tobat (gros rats), misère, bref tout y est ici », tel est l'état des lieux que nous résume Azzedine, architecte de son état. Son voisin l'interrompt pour durcir le ton : « Nous vivons comme des hérissons. » Il est vrai que la vie de ce sympathique mammifère au dos hérissé de piquants n'est pas facile ! Bref, les mots ne suffisent pas pour qualifier la situation dans laquelle (sur)vivent encore ces familles sans que les autorités ne daignent s'en occuper. Elles qui ont du mal aujourd'hui à reconnaître les dangers qui guettent ces familles, notamment ces dangereux rongeurs qui les côtoient et « cohabitent » avec elles dans ces bidonvilles, mais qui sont obnubilées dans leur grande majorité par le partage de la rente, le clientélisme sur fond de corruption. « Elles sont venues (les autorités) en juillet dernier pour un recensement et depuis personne n'a remis les pieds ici », raconte Selah. Celui-ci, travaillant comme gardien dans un site EPLF, n'est autre que le frère de Sellah, le fameux commentateur des matches de football à l'ENTV dans les années 1970. D'après lui, « le wali délégué nous a promis de nous caser après l'Aïd, mais on attend toujours ». En attendant, n'ayant pas d'autres endroits où aller, ces familles sont exposées continuellement à toutes sortes de maladies. Les pathologies fréquentes : problèmes respiratoires, dysenteries, maladies chroniques, asthme, diabète… Pis, les patients ne disposent même pas de carte de soins et ignorent même la gratuité de ces derniers. Il n'en demeure pas moins que ce sont surtout les enfants qui sont les plus exposés, eux qui, ne disposant pas d'aire de jeux plus appropriée, se donnaient hier à cœur joie en jouant en cette période ensoleillée de vacances scolaires, sur les niches d'ordures, sans se soucier de ces maladies. Smaïl, écolier de 11 ans, en fait partie de ce lot, mais pas pour jouer. Il n'est là que pour guetter la moindre bouteille en plastique déposée dans ces ordures pour la revendre afin de subvenir aux besoins de sa famille. Son père diabétique et sa mère ne travaillent pas. Comme pour ce gosse, la majorité des pères de ces familles ne bosse pas. Ils comptent seulement sur des bricoles. C'est le cas de Sid Ahmed. Panseur de son état, Sid Ahmed doit faire de grandes enjambées pour pénétrer dans sa baraque. Des eaux usées sont partout, même dans ce qui fait office de cuisine. Il vit sur une marée d'eaux usées. Sa voisine, Farida aussi. Cette ex-cadre des assurances a perdu la tête il y a près d'une année. A force d'encaisser des maladies, elle a fini par craquer. « Je suis démoralisée, j'ai demandé un congé de maladie longue durée pour m'occuper de mes enfants », dit-elle, en continuant à laver son linge. « On ne demande pas l'impossible, on ne demande qu'un abri digne pour nos enfants », lance-t-elle. La pauvre a dû vendre ces « petits » bijoux pour réparer sa baraque qu'ont détruit les récentes inondations. Amir, la cinquantaine, technicien mécanique d'entretien, originaire de l'Apreval, en fait partie de ces miséreux. Il raconte qu'il avait bénéficié d'une décision pour l'acquisition d'un chalet... qu'il ne verra jamais. Il s'est alors séparé de sa femme et de ses enfants pour élire domicile dans ces bidonvilles. « Je veux subir seul cette souffrance », dit-il. Pourtant, ce n'est pas un brin de nationalisme qui manque à Amir, lui qui a affiché à la porte d'entrée de son abri l'emblème national. Mais le malheur en a décidé autrement pour cet ex-émigré en Allemagne fédérale. Comme lui, la quasi-majorité de ses voisins n'a pas fêté l'Aïd. Sauf certains que d'aucuns soupçonnent d'avoir des « moyens » ailleurs, et que Selah dénonce. « Il y a parmi nous ceux qui ont des habitations ailleurs et ils fuient leurs bidonvilles dès qu'il y a la moindre goutte de pluie. » Durant ces moments-là, les enfants ne vont pas à l'école. Paradoxalement, ce sont les élèves qui vivent dans ces bidonvilles qui ont les meilleures notes à l'école, nous raconte-t-on. Mais cette donne aura-t-elle un effet positif dans leur vie ?

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