Les oliviers de M'kira n'ont pas été prodigues pour cette saison oléicole 2007. Les citoyens de cette localité située à l'extrême sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou sont habitués depuis la nuit des temps à ces années sabbatiques de ces arbres plus que millénaires. Ainsi donc, la récolte des olives est vraiment insignifiante et rares sont les oléiculteurs qui arrivent à ramasser quelques quintaux. « Il est vrai que durant ces dernières années, nos oliviers n'ont pas été avares mais nous savons par expérience que nos oliveraies donnent en général une bonne récolte une année sur deux », nous déclare Ammi Ahmed du village d'Aït Messaoud. Ce dernier ne se plaint pas trop, au demeurant, d'autant plus que sur le versant montagneux, se mêlent aux centaines d'oliviers un même nombre de chênes verts. « Dieu merci, ce que nous perdons en huile, nous le récupérons avec la vente de nos glands qui sont appréciés autant que notre huile à travers toute la Kabylie mais également dans d'autres wilayas à commencer par la capitale, Boumerdès ou Blida », nous confie également notre interlocuteur. Si le village d'Aït Messaoud, à la limite de la wilaya de Boumerdès, a ainsi trouvé une compensation à ce manque à gagner, il n'en est pas de même pour les autres villages dont la principale ressource est cette récolte annuelle d'olives. « Pour ce qui est de ma consommation personnelle, je n'ai aucun problème pour l'approvisionnement de l'année, mais il reste tout de même que ma principale ressource provient de la vente de cette huile alors que pour les figues sèches, il y a longtemps déjà que nous avons tiré un trait dessus », se lamente Si Ali, un habitant de Bouhours. « Il y a bien eu un programme du FNDA qui a été mis en route avec des tas de promesses, mais depuis plus de quatre ou cinq années, rien n'a été fait. Est-ce qu'un jour, on viendra dresser au moins un petit bilan ? », se lamente notre vis-à-vis. Par ailleurs, toutes les huileries de la commune sont à l'arrêt ou, pour un petit nombre, tourne au ralenti. Rencontré alors qu'il quittait l'huilerie moderne de Tamdikt dont l'aire de stockage est presque vide, Hamid, un fonctionnaire, au volant de sa voiture nous montre fièrement un bidon de dix litres plein d'huile. « Voilà, pour cette année, nous avons ramassé 60 kg qui nous ont donné 10 litres d'huile, alors qu'auparavant mes six arbres me donnaient jusqu'à 180 litres. Tant pis, nous avons cela et comme le veut la tradition, nous avons la chance au moins de goûter à la nouvelle huile », nous déclare joyeusement cet oléiculteur qui nous apprend par la même occasion que le litre d'huile a atteint les 350 DA alors qu'auparavant le prix plafonnait à 250 DA. A l'intérieur de l'huilerie, tout semble silencieux. Le maître de maison est désolé de ne pas nous fournir de gros chiffres d'autant plus que les années passées, les récoltes arrivaient non seulement des communes de M'kira et Tizi Gheniff mais plus particulièrement et en plus grandes quantités de Chabet El Ameur (Boumerdès).