En Algérie, il existe bel et bien une crise de l'emploi. Ce constat que d'aucun n'ignore est établi par Saïd Annane, directeur général de l'emploi au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Invité hier à l'émission « Questions sociales » de la Chaîne II, M. Annane rappellera que le phénomène du chômage n'est pas propre à l'Algérie, mais touche plutôt tous les pays du monde. Aujourd'hui, il est impérativement nécessaire de rentrer de plain pied dans le monde du travail, seule alternative pour faire face à cette question épineuse qu'est le chômage. Pour atteindre ce but, le représentant du ministère estime qu'en 2007 le traitement du chômage ne doit plus se faire par une prise en charge sociale, mais par le biais du secteur économique : « Il ne faut plus faire dans le social. Les jeunes chômeurs et de surcroît universitaires sans expérience est notre priorité et nous sommes conscients que le taux de recrutement en Algérie a baissé », a confirmé M. Annane. Pour l'invité de la radio, le règlement du problème du chômage est exclusivement du ressort de l'Etat. En 2006, une enveloppe de 30 milliards de dinars a été consacrée par les pouvoirs publics pour favoriser la création d'emplois à travers des projets d'investissement. Comparativement à l'année 1999 où il était de 12,3 milliards de dinars, le budget a plus que doublé et la création de postes aussi (260 000 en 1999). M. Annane a, en outre, fait savoir que depuis le lancement du microcrédit, quelque 70 000 projets, tous dispositifs confondus, ont été lancés, générant plus de 200 000 emplois directs. L'orateur n'a pas omis de mentionner les difficultés rencontrées par les jeunes créateurs d'entreprise, notamment le manque d'expérience et l'obstacle des banques qui ne garantissent pas assez le financement malgré les accords signés avec l'Agence nationale de gestion des microcrédits (Angem). Cette année, M. Annane a évoqué une enveloppe de plus de 31 milliards de dinars débloquée par l'Etat, ce qui a, de son avis, généré plus de 400 000 demandeurs d'emploi que son département prend en charge jusqu'à l'heure. Concernant les différentes formules mises en place par l'Etat pour faire face au chômage, M. Annane ne parlera pas d'échec de celles-ci mais citera les difficultés auxquelles font face les jeunes en quête d'un investissement. La formule Ansej, rappellera-t-il, a certes donné des résultats encourageants mais cela reste insuffisant, d'autant que l'agence a enregistré un taux de déperdition de 5% des projets lancés par les promoteurs. De la coopérative immobilière à la micro-entreprise en passant par le microcrédit et le contrat de préemploi, l'Etat n'a cessé de tester ces remèdes contre le chômage sans pour autant réussir à enregistrer une baisse importante. Par ailleurs, le représentant du ministère a fait part de l'installation d'un groupe de réflexion au niveau du ministère du Travail qui se penche sur l'élaboration d'une stratégie pour le traitement de la problématique du chômage. Abordant les statistiques sur le taux de chômage rendu public par l'ONS, M. Annane qualifie les chiffres de fiables, persiste et signe que le taux de chômage en Algérie décroît depuis 2001 puisqu'il atteint 17,7% en 2004, 15,3% en 2005, 12,3% en 2006 et passera sous la barre des 10% en 2008 et en 2009.