Les bidonvilles représentent 8% des habitations algériennes. Rien qu'à Alger, l'on compte pas moins de 40 000 baraques. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, en marge de la 27e session de la commission technique permanente tenue hier au siège de son ministère. Il a également souligné que les efforts pour l'éradication des bidonvilles se poursuivent. Pas moins de 3400 baraques, a-t-il précisé, ont été éradiquées à Alger. Seulement, dit M. Moussa, « l'argent est une condition nécessaire mais pas suffisante pour l'élimination des baraques ». Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme bute, entre autres, sur le problème du foncier. M. Moussa estime qu'il faut « relativiser » l'ampleur de ce phénomène. « Il ne faut pas croire que toutes les personnes qui habitent les bidonvilles sont nécessiteuses. Elles représentent peut-être une minorité mais elles sont bien là. Nous travaillons à minimiser ce problème. Les logements sociaux sont destinés en premier lieu aux nécessiteux », lance-t-il aux journalistes. Et d'ajouter : « Même dans les pays du Nord, il y a ce qu'on appelle les ‘'logements insalubres''. » L'un des thèmes de la 21e session de Ligue arabe est justement celui des bidonvilles. C'est un problème qui réunit tous les pays arabes, y compris l'Arabie Saoudite. Le Centre des Nations unies pour l'établissement humain a montré que les pays du Sud sont fortement touchés par ce phénomène. Le ministre de l'Habitat n'a pas souhaité donner le nombre exact de bidonvilles sur le territoire national. Le ministre indique, par ailleurs, que l'émergence des bidonvilles en Algérie a été favorisée par le fait que beaucoup d'habitants ont quitté leurs terres pour s'installer en ville. « Il ne faut pas oublier que beaucoup de gens ont fui leurs terres à cause du terrorisme », explique-t-il. Pour ce qui est de la construction de logements, de nouvelles mesures devront être imposées aux constructeurs. L'ordre du jour de la 27e session de la Commission technique permanente pour le contrôle technique était justement consacré à l'examen de trois projets de documents techniques réglementaires (DTR) dont deux sont initiés par le secteur des travaux publics et le troisième par le secteur de l'habitat et de l'urbanisme. Il s'agit du projet de règlement parasismique applicable au domaine des travaux publics (parties ponts et tunnels), d'un projet de règlement définissant les charges à appliquer dans le calcul et les épreuves ainsi qu'un projet définissant les règles de conception et de calcul des structures en bois. Cette commission a réalisé, depuis sa création, une quarantaine de documents techniques réglementaires du bâtiment. Pour l'heure, plusieurs cabinets d'études établissent des normes à leur guise. Le ministère de l'Habitat et celui des Travaux publics comptent y mettre le holà en établissant leurs standards de construction.