Outre le renforcement de la présence des éléments de l'ANP sur le terrain, les effectifs de la police et ceux de la gendarmerie seront doublés, a précisé M. Zerhouni. « Les Touareg n'ont pas de quoi se plaindre », déclare le ministre de l'Intérieur. In Salah. De notre envoyé spécial Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, a annoncé hier que le dispositif de surveillance des villes par caméras sera renforcé. « Cette méthode a donné ses fruits dans des pays européens. Nous allons la renforcer », précise-t-il lors d'une conférence de presse qu'il a animée en marge de la visite présidentielle à In Salah. M. Zerhouni a également réaffirmé que les effectifs de la police ainsi que ceux de la Gendarmerie nationale seront doublés d'ici peu. Sans plus de détails. Il a également parlé du renforcement de la présence des éléments de l'ANP sur le terrain aussi bien au nord qu'au sud du pays. Le ministre de l'Intérieur n'écarte cependant pas la menace terroriste. « Le danger est encore là ». « Pour pouvoir faire face à ce phénomène, il faudra une mobilisation permanente », dit-il, expliquant au passage que la dernière sortie médiatique du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, vise à pousser les éléments de la police à redoubler de vigilance et à éviter de commettre des erreurs. « Cela n'a rien de particulier. C'est une mesure habituelle », insiste-t-il. Ali Tounsi avait déclaré à la presse, au lendemain des attentats kamikazes du 11 décembre à Alger, qu'il y aura « purge » dans les rangs de la police. Mais pour Zerhouni, il s'agit de « simples mesures habituelles amplifiées par la presse ». Evoquant les informations données par la presse par rapport à l'arrestation et l'élimination ces derniers jours de plusieurs chefs terroristes au centre comme à l'est du pays, le ministre dira qu'elles sont « relativement vraies ». « Les groupes terroristes sont affaiblis comme je l'ai déjà dit. Le choix de l'attentat kamikaze est une preuve de cet affaiblissement », soutient-il. Le ministre assure dans le même sillage que les services de sécurité « se sont vite adaptés » à la nouvelle menace terroriste : attentats kamikaze. Sans plus de précisions. Sur une question relative à la fouille des personnes venant accueillir le président Bouteflika à In Salah, M. Zerhouni a souligné qu'il s'agit d'une mesure de « précaution utilisée également à Tamanrasset ». Ecartant toute menace terroriste particulière à In Salah, le ministre a précisé que cette « mesure » a été prise suite à l'attentat kamikaze ayant visé, le 6 septembre 2007, une foule venant accueillir le Président en visite dans la wilaya de Batna. Interrogé sur l'instabilité au Sahel et la rébellion touareg au Mali et au Niger et leur risque sur la stabilité dans le grand Sud algérien, le ministre répondra : « Je ne pense pas que les Touareg (algériens) aient de quoi se plaindre ». Autrement dit, M. Zerhouni ne voit aucune raison qui pourrait pousser ces enfants du Sud à suivre le chemin de ceux du Mali ou du Niger. Au contraire, il estime qu'ils sont actifs et ont même « joué un rôle modérateur » dans le conflit entre les rebelles et le gouvernement malien. Revenant sur le problème des APC bloquées dans plusieurs wilayas, M. Zerhouni a reconnu qu'il y a actuellement « 21 communes » où l'on n'a pas encore désigné le maire, démentant l'information selon laquelle il y aurait « 500 communes » qui sont actuellement sans maire. Il trouve ainsi que le chiffre donné par les médias est « imaginaire » tout en soutenant que la situation est « loin d'être grave ». M. Zerhouni se dit même convaincu que « la gestion des communes sera nettement améliorée dans un avenir proche », assurant que les assemblées locales vont pouvoir organiser davantage leurs actions futures. « Nous avons demandé aux assemblées communales de nous présenter leur programme complet qui s'étalera sur cinq ans », déclare-t-il. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé l'octroi d'un programme complémentaire dont le montant s'élève à 4,25 milliards de dinars. Cet argent est destiné à « poursuivre » le développement local, note M. Zerhouni qui a tenu à souligner que « la région de Tamanrasset s'est beaucoup développée par rapport à ce qu'elle était avant 1999 ».