Le ministre de l'Intérieur a estimé que la question relative à l'intervention officielle de l'Etat algérien dans l'affaire d'Al-Jazeera devrait être posée au ministre de la Communication. “Il n'y a pas eu de menaces précises sur la visite du président de la République. À partir de l'attentat de Batna, il fallait prendre d'autres mesures à titre préventif”. C'est ce qu'a déclaré, hier, à In- Salah (Tamanrasset), le ministre de l'Intérieur, M. Noureddine Yazid Zerhouni, lors d'une conférence de presse animée en marge de la visite du chef de l'Etat dans la capitale du Hoggar. Le conférencier, qui a estimé que “les attentats kamikazes sont faciles à préparer et qu'ils visent à provoquer beaucoup plus un impact médiatique”, a annoncé un nouveau dispositif sécuritaire pour déjouer les attentats ayant pour cible les édifices publics stratégiques. “L'idée a germé bien avant les attentats du 11 décembre 2007. En fait, c'est un nouveau dispositif en cours de préparation et qui vient s'ajouter aux mesures de télésurveillance, notamment dans les grandes villes où la menace plane toujours. Nous allons accélérer ce dispositif, notamment à travers la formation et le recrutement de nouveaux effectifs dans les corps de la police et de la Gendarmerie nationale”, a précisé M. Zerhouni. Celui-ci a saisi l'occasion pour lancer un appel aux citoyens et aux forces de sécurité pour doubler de vigilance. “Il faut que ça devienne un réflexe quotidien. Il ne faut pas se laisser leurrer par les accalmies. Le danger plane toujours”. À la question pourquoi l'Etat algérien n'a pas réagi au sondage criminel de la chaîne qatarie Al-Jazeera, le ministre a estimé que seul le ministre de la Communication peut se prononcer sur ce sujet. “Posez la question à mon collègue de la Communication”, s'est-il limité de déclarer. La récente annonce de la DGSN de faire le ménage dans les rangs de la Police nationale a également été évoquée par M. Zerhouni. “Ce n'est pas un fait nouveau ! C'est ce qu'on vit chaque jour. Mais, je dirai que les forces de sécurité se sont adaptées aux nouvelles méthodes d'attentats terroristes (attentats suicide, ndlr). Et tout ce que vous écrivez dans les journaux concernant la lutte antiterroriste est juste. Il y a eu beaucoup d'efforts consentis sur le terrain par les différents corps de l'armée, de la police et de la gendarmerie. Beaucoup d'opérations de lutte contre ces groupuscules ont effectivement été engagées. Ces même groupuscules veulent faire parler d'eux en usant de méthodes faciles”, a encore déclaré M. Zerhouni. La menace des Touareg rebelles au niveau des frontières a été abordée par le conférencier. “Les Touareg algériens, a-t-il dit, ont toujours participé à solutionner les problèmes de la région. Les Touareg algériens, y a pas de quoi se plaindre. Ils ont joué un rôle modérateur et positif dans la région”. Et d'ajouter : “C'est vrai, il y a des problèmes dans la région. Mais on n'interfère pas dans les problèmes internes de nos pays voisins. En revanche, l'Algérie a toujours contribué pour apporter des solutions aux conflits de ses voisins.” Il y a 21 P/APC non encore installés Le ministre de l'Intérieur a révélé que seuls 21 présidents d'APC issus des joutes électorales du 29 novembre 2007 ne sont pas encore installés sans préciser les causes exactes de ce blocage. En apportant un démenti cinglant à l'information selon laquelle 500 nouveaux maires ne sont pas encore investis, M. Zerhouni a “profité de l'occasion”, pour le paraphraser, pour “demander aux nouveaux élus d'établir un programme multiannuel et qui s'étalera sur le mandat de cinq ans et selon les priorités et les besoins des citoyens. Nous avons la chance d'avoir une composante très jeune et instruite au niveau des collectivités locales. L'Etat est là pour les accompagner pour créer une symbiose dans la gestion des affaires courantes et des grands projets”. Le ministre, qui a mis l'accent sur l“'amélioration des conditions des citoyens”, a exprimé “la fierté de l'Etat algérien” sur le progrès et la transparence observés lors des dernières élections. “Tamanrasset, une région métamorphosée” Et c'est le cas de le dire, pour ceux qui connaissent la capitale du Hoggar, “Tamanrasset est une région métamorphosée”, a déclaré M.Zerhouni. Chiffres à l'appui, le ministre a révélé qu'un budget de 55 milliards de dinars a été alloué à cette grande région du Sud algérien dans le cadre du programme du Plan de soutien au développement. Un programme complémentaire de près de 5 milliards de dinars sera débloqué à la faveur de la loi de finances 2008, dont 600 millions pour les édifices publics et l'administration, 1 milliard de dinars pour les routes et 170 millions de dinars pour la santé. M. Zerhouni a également annoncé un projet pilote qui consiste à consacrer 50 millions de centimes pour la réhabilitation des habitations individuelles. Une opération qui sera généralisée au fur et à mesure que son succès se confirme. La jeunesse et les sports connaîtront aussi un plan spécial dans les années à venir avec notamment une enveloppe (2008) estimée à 400 millions de dinars. Un autre budget d'équipements sera débloqué pour développer les régions d'In Guezam et de Tinzaouatine. L'eau potable bénéficiera, par ailleurs, d'une enveloppe supplémentaire de 400 millions de dinars, a déclaré encore le ministre de l'Intérieur qui a dressé un bilan exhaustif des grandes réalisations depuis 1999 à 2007, à savoir l'autoroute Nord-Sud, le transfert de l'eau potable de In- Salah à Tamanrasset, les écoles, les hôpitaux, les infrastructures sportives et culturelles et les édifices publics. F. B.