Après la mission du patronat italien effectuée en Algérie, en juin 2007, c'est au tour de la chambre de commerce de Milan d'encadrer le voyage de plusieurs dizaines d'entrepreneurs italiens désireux de prospecter le marché algérien et de voir de près les opportunités d'investissements. Rome. De notre correspondante La balance commerciale entre l'Algérie et l'Italie, si elle reste en faveur de notre pays avec un total d'exportations évalué à 5,7 milliards d'euros (pour les trois premiers trimestres de l'an 2007), n'en connaît pas moins une légère amélioration au profit du commerce italien. En effet, les exportations de l'industrie de la péninsule ont enregistré une hausse de 8%, réalisant un total de 1 milliard et 200 millions d'euros. Les hydrocarbures dominent toujours les échanges commerciaux entre les deux pays, avec une part de 98% de l'ensemble des exportations algériennes vers l'Italie, selon un bilan dressé récemment selon les données fournies par l'Istat (Institut italien des statistiques). De toutes les régions de la péninsule, c'est la Lombardie (province de Milan) qui conserve le leadership dans le partenariat avec les entreprises nationales, avec un taux de 65,1% de l'ensemble des importations (cinq fois plus qu'en 2006) et 37,5% des exportations italiennes. Les produits commercialisés par le nord de l'Italie vers l'Algérie restent principalement les machines, les véhicules de transport et l'équipement technique, soit 39% de l'ensemble des exportations. En deuxième position, on trouve les produits finis (cuir, liège, bois, caoutchouc, papier, matériaux ferreux et non ferreux…). En organisant une mission importante des représentants de grandes sociétés lombardes à Alger du 27 au 30 janvier, les responsables de la chambre de commerce de Milan veulent impulser les échanges entre les deux partenaires méditerranéens et stimuler les investissements, encore en deçà des aspirations des entrepreneurs d'ici et d'ailleurs. Lors du sommet bilatéral de Alghero (Sardaigne), qui avait réuni le président de la République Abdelaziz Bouteflika avec le président du Conseil italien Romano Prodi, les deux parties s'étaient engagées à faciliter les procédures pour l'octroi de visas d'affaires pour les entrepreneurs des deux pays engagés dans ce partenariat. Reste que les hommes d'affaires italiens voient encore comme le talon d'Achille de l'économie algérienne, « une irritante bureaucratie dans les transactions commerciales et des lenteurs trop souvent accusées dans les démarches permettant d'investir en Algérie ». Mais face aux opportunités réelles qu'offrent une économie en plein essor et un marché très dynamique, les émissaires italiens veulent bien jauger, sur place, la cadence des réformes annoncées et engagées par le gouvernement de Abdelaziz Belkhadem, afin de s'en faire les promoteurs auprès de leurs sociétés, nous assurent plusieurs d'entre eux.