Un petit village oublié qui s'ouvre au mont de Chréa et qui arrive encore à garder toute l'originalité et la fraîcheur de la Mitidja. Les habitants, 12 000 actuellement, et dont le nombre est en constante augmentation, vivent un calvaire au quotidien. Absence totale d'eau potable, de gaz de ville et d'un réseau d'assainissement. Sans oublier les coupures constantes d'électricité et l'absence de bitumage. Du fait de la déficience de ces commodités essentielles à une vie digne, ce petit village ressemble à un petit coin oublié. « Nous avons l'impression que le village de Maramane est loin d'être dans les projets de la commune de Blida puisque, jusqu'à ce jour, la tutelle ne s'est pas encore décidée à jeter un coup d'œil sur notre souffrance quotidienne. Pour l'anecdote, sachez que nous dépensons notre revenu mensuel en achats de bougies, de gaz butane et les citernes d'eau », dit, avec beaucoup d'amertume, le chef de comité de quartier qui ajoute : « Maramane ressemble à ce casier où l'on met tout ce dont on n'a plus besoin. » Le ton était coléreux. En nous engouffrant dans ce quartier de Maramane, on découvrit la grande misère de cette population qui vit dans des habitations qui sont pour la plupart dans un état précaire, construites illicitement. L'imam du village soulèvera le problème de l'arrêt du projet de construction d'une mosquée par faute de moyens. A leur tour, les petits écoliers revendiquent le transport scolaire. Les besoins sont grands car les manques sont énormes. Le plus touchant est que, lors des intempéries et par faute d'absence d'un réseau d'évacuation des eaux de pluies, les responsables de l'école primaire Hasnaoui Taïb sont obligés d'avoir recours aux estrades pour permettre aux petits écoliers d'accéder à l'établissement pour éviter de s'embourber dans les mares d'eau. Un autre gros problème pour les filles puisque devant l'absence d'un lycée, les parents empêchent tout simplement leurs progénitures à terminer leurs études. A Maramane, il n'y a pas de stade, pas de terrain vague pour permettre aux gosses de se défouler, pas de maison de jeunes, encore moins une bibliothèque. Soulevant ces différents problèmes aux responsables, Rehaimia Nourredine, secrétaire général de l'APC de Blida, nous dira que plusieurs projets étaient inscrits pour ce village au début des années 1990 mais qui restent, pour la plupart, inachevés. « En 1993, nous avons bâti un centre de santé, un bureau de poste, une antenne communale, et on a procédé à l'extension de l'école primaire Hasnaoui Taïb et l'ouverture d'un CEM en 1995 », dira notre interlocuteur qui ne manquera pas d'ajouter qu'il existe d'autres projets en cours tels la construction d'un centre culturel doté d'une bibliothèque, une nouvelle école primaire, une placette publique, ainsi que l'éradication des habitations précaires en installant toutes les familles dans de nouvelles habitations. Ces projets-là ne seront exécutés qu'après la mise en place du plan d'occupation des sols qui se fera dans un futur très proche. Entre-temps, c'est le chômage, la drogue et l'émigration clandestine qui demeurent les thèmes de discussions des jeunes de Maramane.