Née en 1994, la ligue des comités de quartiers de la ville de Tiaret a activé au gré des différentes conjonctures politiques locales. Elle a été qualifiée par les uns, à tort ou à raison, d'appendice des pouvoirs publics locaux qui l'instrumentalisaient pour asseoir leurs tentacules sur la société, et pour les autres, elle est apparentée à un contre pouvoir. La ligue, qui continue de peser sur la scène sociopolitique locale avec ses 32 comités de quartiers officiellement déclarés, tente à la lumière des dernières élections locales de se repositionner. Son président, Hachemi Benaichouche, loin d'être apolitique pour s'être aligné avec le FLN, le 29 novembre dernier, dresse pour nos lecteurs l'approche de la ligue. On sent une certaine froideur gagner l'environnement de la ligue au lendemain des élections du 29 novembre. Quel en est votre avis ? Non, ce n'est qu'une impression car la ligue que je préside, qui voudrait voir se perpétuer le long travail jusque-là entrepris dans l'intérêt de notre ville, de surcroît chef-lieu d'une wilaya qui connaît une extraordinaire dynamique de développement, entretien de bonnes relations avec l'administration et les différentes autorités locales. Le nouveau maire, M. Bekki Omar du RND, a déjà organisé une rencontre avec les comités de quartiers. Quelle lecture faites vous de son message ? Lors de cette rencontre que vous citez, il me semble que le nouveau locataire de la mairie a été on ne peut plus clair, tant vis-à-vis de ses partisans que celui de tous les autres pour leur dire qu'il est le président d'une assemblée communale de tous les Tiarétis. Rencontre où beaucoup de choses ont été clarifiées, tenant compte des lois, des textes et des directives de la tutelle, en dépit des appréhensions, des enjeux et surtout des intrigues, de bonne guerre d'ailleurs. Après 13 ans d'existence, quel bilan faites vous aujourd'hui du travail de la ligue ? La ligue, qui a été créée dans un contexte difficile en 1994, voulait répondre à un souci majeur : établir des liens, quelque peu rompus pour des causes que tout le monde connaît, entre le citoyen et son administration. Ce ne fut pas une sinécure, bien qu'à l'origine et avec 32 comités de quartiers, les préoccupations, outre la sécurité, étaient centrées sur les conditions de vie difficiles de par l'absence de réseaux d'AEP, d'assainissement, de gaz, d'éclairage public et beaucoup d'autres problèmes qu'il fallait prendre en charge. Entre 1997 et 2001, que je considère comme période charnière, beaucoup a été fait, jusqu'à l'expérience du COVIT avec l'avènement de l'actuel wali, M. Brahim Mered qui venait d'instaurer une nouvelle forme de dialogue élargi avec la base. Justement, parlez-nous de l'expérience du COVIT (comité de la ville de Tiaret). L'expérience du COVIT fut diversement appréciée. Les uns la trouve enrichissante vu son approche globale préconisée en matière de conduite des affaires de la cité. Pour d'autres, ce fut une expérience où malheureusement certains venaient pour régler leurs comptes, si ce n'est pour l'utiliser comme carte politique. Globalement, l'expérience du COVIT, qui a induit le découpage de la ville en dix zones, avec intronisation de chaque directeur d'exécutif à leur tête, avait permis de régler certains problèmes cruciaux dont faisaient état les citoyens, nombreux à venir le dire. Je pense sincèrement que la ligue, qui s'est remaniée à trois reprise, a toujours du pain sur la planche, tant demeurent grandes les préoccupations des citoyens en dépit des efforts immenses consentis par l'Etat et les pouvoirs publics locaux. La ligue reste une sorte de trait d'union, un espace de débats et de propositions affranchi de toute tutelle politique. On est là pour donner un soutien et collaborer sans aucune casquette politique.