Faute d'offres sérieuses d'investissement, l'aménagement de la ZET de Chetaïbi n'arrive toujours pas à être mis en route. Pourtant, ce ne sont pas les atouts et les potentialités, plus qu'alléchantes, qui manquent. La plus importante d'entre ces dernières reste, sans conteste, sa baie. Classée il y a quelques années première des plus belles du monde, la baie de Chetaïbi, antique Herbion, est aujourd'hui passée à la huitième place. Outrés, ses habitants sont tous unanimes pour affirmer que c'est le manque de valorisation de toute la zone qui a lourdement pesé sur cette disqualification du premier rang mondial. Celle-ci a été décidée par le Club des meilleures au monde, basé à Lyon lors de l'assemblée tenue il y a des mois à Paris. Il y a lieu de rappeler que la baie de Chetaïbi a été intégrée dans le très fermé Club à l'issue d'une réunion spéciale, qui s'est déroulée en octobre 2005 en Turquie. Et c'est à l'initiative d'une ressortissante algérienne établie à Paris, et dont un proche parent travaille au sein du Club, que le dossier de la baie de Chetaïbi a été soumis et bien défendu auprès de celui-ci, non sans l'aide et la collaboration des élus de l'APC de Chetaïbi, laquelle est située à 68 km au Sud-est de Annaba. Ce qui fera dire ceci à un des habitants, L. Daoudi : « Ce n'est que récemment que nous avons appris que la baie de Chétaïbi a été classée huitième sur les 13 meilleures baies du monde. Nous avons été désagréablement surpris de l'apprendre. La passivité des responsables locaux, et ceux à l'échelle de la wilaya y est pour beaucoup. La valorisation de Chétaïbi, l'éternelle oubliée, tarde à venir ». La baie de Chetaïbi s'étend sur une trentaine de kilomètres, partagée par celle Est et Ouest, toutes deux à l'état sauvage. Pour leur aménagement, l'agence nationale de développement du tourisme (ANDT), avait initié une étude dans le cadre d'un projet global dit Zone d'extension touristique (ZET) de Chetaïbi. Cette étude a, dans un premier temps, été confiée à un bureau d'études italien pour être par la suite complétée par des experts du groupe espagnol AR.MAQ. A ce propos M. Laref, ancien élu de l'APC, avait déclaré : « Nous avons reçu les experts italiens puis espagnols. Nous avons également reçu différentes délégations d'hommes d'affaires étrangers et nationaux. Depuis, rien n'a été fait et aucun signe n'indique que l'aménagement de cette ZET est pour demain ». Les travaux de viabilisation, de raccordement à l'électricité, à l'eau et au gaz n'ont, à ce jour, pas été entamés. Certes, l'unanimité sur la beauté du site est établie, mais l'absence de toutes ces opérations est plus que dissuasive. Pourtant, cette ZET, autant que celles d'Oued Bekrat (Séraïdi), Sidi Salem et la Corniche de Annaba, sont les principaux atouts sur lesquels repose la stratégie de revalorisation et de relance du tourisme dans la wilaya. Ces quatre zones font partie d'une vingtaine, réparties à travers le pays, et dont les études d'aménagement sont actuellement en voie de finalisation. En somme, ce sont plus de 174 ZET qui ont été recensées à l'échelle nationale. Elles s'étalent sur une superficie globale de 47 073 ha ; 140 ZET d'entre elles sont implantées au niveau des 14 wilayas littorales avec une superficie de 34 852 ha. Les 8 wilayas du Sud et du grand Sud comptent, quant à elles, 13 ZET étalées sur plus de 90 501 ha.