Dix-neuf Palestiniens, quasiment tous membres du mouvement Hamas, ont été tués hier à Ghaza lors d'une série de raids israéliens d'une ampleur sans précédent depuis plus d'un an. Cette flambée de violence intervient moins d'une semaine après la visite à Al Qods occupée et en Cisjordanie du président américain, George W. Bush, qui s'était dit convaincu qu'un traité de paix serait conclu d'ici un an entre Israéliens et Palestiniens. Un ouvrier agricole équatorien employé dans un kibboutz jouxtant la bande de Ghaza a été, tué par un tireur palestinien, un meurtre revendiqué par la branche armée du Hamas. Selon des sources médicales palestinienne, 13 activistes, dont 12 du Hamas, et 2 civils ont été tués dans les attaques israéliennes au nord et à l'est de la ville de Ghaza. Israël a prétexté vouloir par ces raids « faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire ». Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a parlé de « massacre ». Le Hamas a promis de venger l'agression israélienne. « Un massacre s'est produit aujourd'hui contre notre peuple et nous disons au monde que notre peuple ne restera pas silencieux face à de tels crimes », a déclaré le président Abbas, qui avait rencontré Olmert il y a une semaine avant de recevoir Bush le lendemain à son QG de Ramallah. « Massacre horible » « C'est l'un des résultats de la visite de Bush. Il a encouragé les Israéliens à tuer notre peuple », a affirmé un des chefs du Hamas, Mahmoud Al Zahar, dont le fils figure parmi les morts et dont un autre avait été tué en 2004 par l'occupation. « Nous continuerons la lutte pour la libération, pour une libération totale, même s'ils nous tuent tous. Nous leur répondrons dans un langage qu'ils comprennent », a ajouté le dirigeant islamiste, dont le mouvement contrôle Ghaza depuis juin. « Notre peuple ne restera pas silencieux face à de tels crimes », a assuré Abbas, qui a toutefois réaffirmé qu'un accord de paix était possible dès cette année s'il y avait « désir et volonté » de la part d'Israël. Le président israélien, Shimon Peres, a promis que tant que des roquettes seraient tirées contre Israël à partir de Ghaza, l'Etat juif « n'aurait d'autre choix que de riposter pour les faire cesser ». Israël, qui a retiré ses colons et ses soldats de Ghaza à l'été 2005, y fait régulièrement des incursions, mais c'est l'opération la plus meurtrière d'une telle importance qu'il y mène depuis août 2006. Selon les habitants du secteur visé, à Zeïtoun, une dizaine de chars et de véhicules blindés ont participé aux opérations, qui ont fait au moins une quarantaine de blessés, dont 5 grièvement atteints, indique-t-on de source médicale, selon l'agence Reuters. L'hôpital Chifa de Ghaza a lancé un appel à des dons de sang et le Premier ministre du gouvernement Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'y est présenté pour donner son sang, qualifiant l'opération israélienne de « massacre horrible ».