Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Brice Hortefeux, n'a pas fini de manger son pain noir l Après ses différents échecs sur sa loi répressive sur l'immigration et son objectif d'expulser 25 000 étrangers, il vient d'être de nouveau désavoué par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Paris : De notre bureau Copie à revoir. Le message de la Halde est clair. La dernière loi sur l'immigration est discriminatoire. La haute autorité estime mardi que plusieurs dispositions de la loi relative à la maîtrise de l'immigration « ont un caractère discriminatoire », notamment les tests ADN. Elle considère que les dispositions en cause « méconnaissent des directives européennes ou des conventions internationales auxquelles la France est partie », notamment « l'identification par les empreintes génétiques des enfants entrant sur le territoire dans le cadre du regroupement familial », les tests ADN. Dans sa délibération, la Halde, relevant que le caractère discriminatoire des tests ADN a été atténué au Sénat, souligne qu'il s'agit maintenant d'établir la filiation avec la mère. « Une fois que la filiation de la mère sera établie, le doute sur le lien entre le père et la mère demeurera », note la Halde après avoir relevé que « si l'état civil du pays d'origine est défaillant, il l'est autant en ce qui concerne la filiation qu'en ce qui concerne les actes de mariage ». Saisie par le Groupe d'intervention et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti) sur la loi relative à la maîtrise de l'immigration, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité relève plusieurs incohérences. Pour elle, « cette procédure ne pourra être mise en œuvre, en cas de décès de la mère, par un père, résidant régulièrement en France et cherchant à faire venir son enfant sur le territoire français. Cette mesure, concrètement peu utile, stigmatise très fortement les candidats au regroupement familial, droit fondamental, et revêt une portée discriminatoire ». Pour elle, « la mise en œuvre de cette procédure porte une atteinte aux droits fondamentaux tels que le droit au respect de la vie privée de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), les tests d'identification par empreintes génétiques étant réservés en France à des cas très spécifiques, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et la délinquance sexuelle ». La haute autorité révèle aussi les autres dispositions présentant un caractère discriminatoire. Elle cite aussi « les conditions de ressources exigées pour les personnes handicapées qui demandent le regroupement familial », « la suspension des prestations familiales en cas de non-respect du contrat d'accueil et d'intégration », « la non-motivation de la décision d'obligation de quitter le territoire français après un refus ou un renouvellement de titre de séjour » et « l'exigence d'une autorisation spécifique pour les étrangers résidents de longue durée souhaitant exercer une profession commerciale ». Le collège de la Halde a transmis sa délibération au Premier ministre et au ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, et a demandé à être consulté sur les décrets d'application de cette loi. Ce dernier, conforté par son Premier ministre qui a exigé de maintenir le nombre d'expulsés à 25 000 étrangers en situation irrégulière, a décidé de maintenir ses objectifs inchangés.