Il y a quelque temps, à la création de l'association El Mouloudia plus exactement, personne n'aurait parié que les choses allaient s'enveminer entre les membres d'une structure, tous animés de bonne foi, sachant que ces derniers avaient promis de remettre sur les rails le plus prestigieux club de football du pays. L'objectif de l'association était de sauvegarder, perpétuer, valoriser et promouvoir les valeurs fondamentales du Mouloudia d'Alger. La première démarche, très difficile à l'époque, fut menée tambour battant et avec un enthousiasme débordant. Il s'agissait d'assurer la prise en charge du club géré deux décennies durant par Sonatrach. Le Mouloudia, disait-on à l'époque, retrouvait enfin son milieu naturel et il ne restait plus qu'à mettre sur pied un effectif compétitif afin de jouer les premiers rôles dans une discipline qui avait totalement échappé au club algérois, exception à la parenthèse du titre acquis en 1999. Mais la réalité du terrain était tout autre. Les dirigeants d'El Mouloudia, qui voulaient récupérer le sigle, ont vite compris que leur club avait beaucoup changé et les générations étaient totalement différentes. Le Mouloudia prenait l'appellation de « Chnaoua » et ses supporters étaient redoutés à travers plusieurs villes du pays. L'image du Mouloudia était dévoyée au grand dam de nombreux nostalgiques et amoureux du club. La réalité du terrain était donc tout autre, et le Doyen connaîtra une amère rélégation qui est restée en travers de la gorge car, faut-il le rappeler, ce sont les dirigeants du club qui avaient accéléré la relégation. Dès lors apparaissent les premiers accrocs entre les membres de l'association qui aboutiront à des démissions en cascade, dont la dernière, celle de Marif, premier président de l'association. Sur le terrain de l'action, le Mouloudia ne réussira pas à convaincre grand-monde, et ses matchs se déroulent devant des gradins à moitié vides. Le symbole d'Alger n'accrochait pas beaucoup de monde mais, ses atermoiements ne laissaient pas indifférents. La suite ne pouvait être autrement qu'un décor orné de crise et de tension. Cela nous amène tout droit à l'assemblée générale élective du Mouloudia d'Alger qui n'a pu se tenir jeudi dernier. C'est le second report d'une opération qui devait élire le nouveau président du Doyen. La salle Mokhtar Arribi d'El Biar, où devait se dérouler l'assemblée élective, a connu des dépassements qui ont obligé les représentants de la DJSL à reporter à une date ultérieure les travaux pour « climat tendu dans la salle et en dehors ainsi que l'absence des candidats, 10 seulement sur les 30 candidats ». Ce sont les arguments avancés pour surseoir à une assemblée générale qui a draîné beaucoup de supporters du club aux alentours de la salle, rendant ainsi l'atmosphère électrique. Pour rappel, les assemblées générales, ordinaires et électives, organisées par le club algérois ont connu des perturbations dans la mesure où plusieurs membres ont dénoncé la manière dont ont été menés les préparatifs. Certaines personnes sont allées même jusqu'à qualifier l'actuelle direction du club d'avoir « travesti et détruit l'histoire glorieuse du Mouloudia ». Ainsi, l'ancien capitaine, Zoubir Bachi, membre fondateur de l'association El Mouloudia, dans une lettre ouverte, n'y va pas avec le dos de la cuillère pour fustigier les dirigeants du club accusés directement d'être derrière tous les problèmes que connaît le Doyen. Mais Bachi n'est pas le seul dans cette position puisque plusieurs figures de proue du Doyen se sont vu mettre à l'écart de la marche mouloudéenne. Attitudes dénoncées à maintes reprises, mais sans pour autant trouver la solution idoine de faire sortir le club de cette impasse et redorer vraiment le blason de cette formation qui ne mérite nullement ce coup de sort. Ainsi, au moment où plusieurs formations semblent avoir dépassé ce genre de confrontations gratuites pour se consacrer à étoffer leur palmarès, le Mouloudia d'Alger semble ne plus retrouver ses marques, laissant de ce fait les titres aux autres clubs pour se contenter de gérer des crises intestines.