L'effet boule de neige que promettaient de provoquer les premières protestations des lycéens se confirme à Béjaïa. Jusqu'à hier, les élèves d'au moins 18 établissements du secondaire, selon l'administration, sont sortis dans la rue depuis les actions des lycées Boudiaf de Tazmalt et Kadi de Tichy mercredi dernier. Hier, la direction de l'éducation n'a pas chômé. La matinée, la direction a reçu une délégation des lycéens des classes de terminale de 9 établissements du secondaire du chef-lieu. Les élèves ont organisé une marche dans les rues de la ville avant de tenir un sit-in devant le siège de la DE. Avant, ce sont les porte-parole des lycéens d'El Kseur qui sont venus parler à la DE. Après avoir exprimé leurs inquiétudes quant aux programmes surchargés, de vive voix, à la première responsable du secteur dans la wilaya, les manifestants du chef-lieu de wilaya ont laissé place dans l'après-midi à leurs camarades des lycées de Tichy et d'Aokas dont un groupe a fait le déplacement à Béjaïa. Entre les deux protestations, la directrice de l'éducation a accepté de nous recevoir. Selon elle, les lycéens de la ville ont promis de reprendre leurs cours aujourd'hui comme l'ont fait avant eux les premiers protestataires dans la wilaya. C'est une directrice fraîchement destinatrice d'un fax du ministère de tutelle que nous rencontrons. Le document lui enjoint, comme à toutes les directions de l'éducation des wilayas, de mettre sur pied, avant trois jours, une commission de wilaya pour l'évaluation et le suivi des programmes, avec la mission aussi de redynamiser les cours de soutien dont se plaignent certains lycéens. La commission est tenue de traiter les cas de retard matière par matière, et établissement par établissement. Le chef de service de l'organisation pédagogique, un inspecteur du secondaire chargé de la cellule pédagogique, deux proviseurs, deux censeurs et deux professeurs responsables de matière composeront cette commission qui sera sous la responsabilité de la DE. Elle devra remettre un rapport de travail chaque 15 jours à la commission ministérielle. 54 lycées et 7 technicums sont fonctionnels dans la wilaya. Un tiers de ces établissements est donc touché par ce mouvement de grogne qui a surpris par son étendue. Certains parmi ces lycées n'ont vu protester que les élèves des classes auxquelles est appliqué le nouveau système éducatif dicté par les dernières réformes. Pour les futurs candidats à l'examen du baccalauréat, la surcharge des programmes actuels et les retards dans leur application leur donnent un sérieux motif d'inquiétudes. On a peur de ce que leur réservera l'examen de juin prochain, la première édition qui portera le sceau de la réforme.