Les candidats à l'élection du conseil de l'Ordre d'Alger se sont ligués pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de « fraude anticipée », avant le jour du scrutin prévu le 24 janvier. Les six têtes de liste engagés dans cette bataille électorale accusent le bâtonnier surtout, lui-même à la tête d'une liste composée essentiellement des membres du barreau, de « n'avoir pas respecté le principe de transparence et d'impartialité, garanti par le règlement, en refusant à ce jour de rendre public le nom du président de la commission électorale ». Ils ont également reproché au bâtonnier de ne pas avoir pris en compte leur revendication de les faire participer à l'organisation des élections. Les contestataires ont par ailleurs dénoncé « le retard enregistré » dans la diffusion du tableau de l'ordre et surtout « les nombreuses anomalies » que ce tableau comporte. A ce titre, ils se sont demandé « comment se fait-il que cette liste d'avocats soit rendue publique à quelques jours seulement du vote ». Pour eux, « il est scandaleux que des cabinets d'avocats apparaissent avec au moins 20 stagiaires et que 520 dérogations soient signées à quelques mois de l'élection du bureau ». Plus grave, les têtes de liste ont affirmé que la liste des avocats diffusée par le bâtonnier « ne comporte, dans de nombreux cas, ni adresse ni références » des électeurs, « alors comment allons-nous faire notre campagne ? A qui allons-nous présenter nos programmes de campagne ? ». Devant cette situation tendue, une lettre de protestation signée par les candidats contestataires a été remise au bureau sortant, alors qu'une conférence de presse a lieu aujourd'hui pour, nous a-t-on déclaré, mettre l'opinion publique au courant de ce qu'ils ont qualifié de « dérive ». Malheureusement, il nous était impossible de connaître la réaction du bâtonnier, candidat à un troisième mandat. Il est resté toute la journée injoignable.