La trame du film "Dix millions de centimes", du réalisateur algérien Bachir Derrais, raconte le chantage fait par un chirurgien d'un hôpital public sur un jeune ingénieur en chômage dont le père est hospitalisé. "L'envers du décor", montre donc comment, une fois la somme collectée et le père guéri, le fils du patient devait s'enrôler dans un groupe terroriste pour s'acquitter de sa dette (10 millions de DA) vis-à-vis de ses débiteurs. Ce film tourné en 2005 traite de cette problématique et ses retombées sur l'individu, la famille et la société. L'égyptien Mohamed Ali se penche, pour sa part, dans "Jeu d'amour", réalisé en 2006, sur le regard porté à la femme émancipée dans la société arabe. Leïla, créatrice de mode, indépendante, vivant seule, mais menant, tout de même, une vie sobre, doit choisir entre sa situation et l'amour synonyme de mariage. "Under the ceiling" (Sous le plafond), réalisé par le syrien Nidal Edebs en 2005, traite, pour sa part, de la vie intérieure de chacun, les grands questionnements de l'esprit et de l'âme, à travers le vécu de Marwan, vidéographe et réalisateur, qui est accablé par la disparition de son ami Ahmed. Une histoire d'amour pouvant changer toute l'atmosphère de tristesse et de désolation qui entoure le film. Le chômage et l'aventure de l'émigration guettant les jeunes, sont au menu du film "Couper coller" (2006) de l'égyptienne Halla Khallil qui traduit ce phénomène à travers l'histoire de l'héroïne, qui, voulant décrocher un visa pour la Nouvelle Zélande, décide de se marier avec un jeune. L'histoire du film, primé au festival du Caire, remet en cause le mariage traditionnel. Un dernier film en compétition, "l'ombre du silence", du réalisateur saoudien Abdellah El Mhissen, sera projeté, vendredi matin, dernier jour de cette première édition du festival d'Oran et qui verra la proclamation des résultats en soirée par le jury que préside l'acteur égyptien Hussein Fehmy. Le jury des courts métrages, le réalisateur marocain, Rachid El Ouali à sa tête, prononcera, pour sa part, les noms des ses lauréats parmi les 32 oeuvres projetées tout au long du festival. Le théâtre régional "Abdelkader-Alloula" a abrité, en fin de matinée, "ça tourne à Alger", un documentaire de Salim Aggar, qui revient sur l'histoire du tournage de quatre films algériens, respectivement, "Automne octobre à Alger", "Machaho", "Rachida" et "Douar Nssa". Le parcours de quatre cinéastes algériens aux styles et genres différents est traité, durant la réalisation de leurs œuvres en pleine tragédie nationale, en 52 minutes. Le centre de presse du festival a abrité, pour sa part, plusieurs conférences, dont celle de Mina Chouikh et Bahia Rachedi qui se sont penchées sur le film "Douar Nssa" (2007) de Mohamed Chouikh. Ce thème aborde la relation homme-femme durant la décennie noire, où le rapport de force est bouleversé et les tabous transgressés. Ce long métrage a été tourné en 2004 entre Alger et Béjaïa. L'actrice tunisienne Affaf Benmahmoud, tout en s'excusant de l'absence de Nouri Bouzid, réalisateur en 2006 de "Making Of" (Dernier film), a abordé la problématique du rôle de la famille, de la société et de l'autorité dans la protection de la jeunesse des dangers la guettant, surtout "l'intégrisme". Cette oeuvre primée "Tanit d'or" de la 21e édition du Festival de Carthage, a mis l'accent sur les difficultés de traitement de ce sujet (intégrisme), ce qui fait dire au réalisateur, à la fin du tournage, "C'est le dernier film" Le cinéma tunisien se développe, selon elle, à l'instar des autres pays arabes, grâce à l'apport de la nouvelle génération qui a "vaincu la peur et gagné du terrain sur la censure".