364 chèques sans provisions, représentant le montant du détournement, ont été consignés par l'expertise. Le tribunal criminel s'est penché, hier, sur une affaire de détournement de deniers publics et d'émission de chèques sans provisions. Selon les résultats de l'expertise, la malversation commise au détriment de la société Naftal de Médioni et de la banque BEA Emir Abdelkader a été estimée à plus de 3 milliards de centimes. La société Naftal déplore à elle seule un préjudice financier de près de 2 milliards de cts. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, la malversation a été commise au cours de la période allant du mois de janvier 2001 au mois d'août de la même année. 364 chèques sans provisions, représentant le montant du détournement, ont été consignés par l'expertise. Les cinq accusés, parmi lesquels figurent un chef de service courrier, AKH., et un agent chargé de superviser le service informatique K.O., au sein de la BEA, ainsi que 3 propriétaires de station d'essence, ont formulé, hier à la barre, des déclarations contradictoires par rapport à celles qu'ils ont formulées au cours de l'enquête judiciaire. « Malversation » Les principaux mis en cause ont procédé au cours de ladite période à des opérations à travers des chèques en bois pour le règlement des redevances en matière de consommable avec la société Naftal. Des chèques étaient escomptés par l'agence 74 BEA Yougoslavie avant d'être transmis à la banque mère, la BEA Emir Abdelkader. Les sommes d'argent oscillant entre 200 et 700 millions de centimes étaient virées dans les comptes personnels des inculpés. Le représentant du ministère public a mis en exergue l'énorme préjudice causé à la société Naftal et à la banque BEA, en qualifiant ce détournement « de scandale financier ». Il a souligné que « l'expertise a relevé que la malversation ne pouvait être commise sans la complicité de personnes exerçant à l'époque des faits au sein de la BEA. Elle a été orchestrée sournoisement ». L'avocat général a conclu son réquisitoire en requérant une peine de 7 ans de réclusion criminelle pour chacun des deux principaux accusés, de 5 ans d'emprisonnement pour un troisième et d'une année de prison ferme pour chacun des deux propriétaires de station-service. A l'heure où nous mettons sous presse le verdict n'est toujours pas tombé.