Un prévenu répondant aux initiales B.N. a été condamné, hier, à une peine de 5 années de réclusion par le tribunal criminel, pour dilapidation de deniers publics ayant porté un énorme préjudice financier à la banque extérieure d'Algérie (BEA) et à la société Naftal. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le mis en cause exerçait en qualité d'agent au niveau du service de l'informatique de la BEA d'Oran, au cours de l'année 2000. Un audit Internet inopiné, instruit par la direction général de ladite banque, a permis de découvrir une malversation d'un montant de plus de 30 millions de dinars (10 millions de dinars pour la BEA et 20 millions de dinars pour Naftal), perpétrée à travers l'amission de chèques sans provisions. Ses coaccusés ont été jugés et condamnés pour ces faits dix mois auparavant, par ce même tribunal autrement constitué. Le prévenu qui était en état de fuite s'est finalement livré pour répondre des mêmes faits que ses coinculpés. Ses derniers, actuellement en détention, ont été appelés à la barre en qualité de témoins mais ils n'ont cependant rien apporté de nouveau. Le prévenu a reconnu néanmoins être coupable de l'émission de trois chèques sans provisions, qui « sont loin de représenter la somme dilapidée. Il y avait au total plus d'une dizaine de chèques en bois », a-t-il déclaré. Le représentant du ministère public a mis en évidence le fait que le présumé accusé ait reconnu les griefs retenus contre lui avant de conclure en requérant une peine de 7 ans de réclusion criminelle assortie d'une amende de 1 millions de dinars. L'avocat de la défense a fait remarquer : « mon client est le bouc émissaire. Il n'est en fait que le maillon faible d'un stratagème savamment concocté. » Il a conclu sa plaidoirie en demandant le bénéfice de larges circonstances atténuantes en faveur de son mandant. Au terme des délibérations, la demande de l'avocat de la défense a été refusée. Le tribunal criminel a également prononcé par contumace une peine de 10 ans de réclusion contre chacun des deux présumés accusés qui sont en fuite.