Les services des urgences et de radiologie de l'hôpital de Thenia étaient débordés hier suite au flux important des blessés de l'attentat kamikaze qui a visé la BMPJ de la ville. Pas moins de 40 citoyens y étaient admis pour un examen ou une prise en charge immédiate. Tout le personnel de l'hôpital s'est mobilisé pour porter assistance aux blessés. Les parents et autres proches qui y affluaient à la recherche de nouvelles des leurs étaient également bien reçus, orientés et réconfortés lorsqu'il le fallait, a-t-on constaté. A l'entrée de l'hôpital, nous avons rencontré une fillette qui revenait d'un choc inhibant suite à l'explosion. « Je dormais encore lorsque l'explosion s'est produite. On m'a retirée des décombres de notre maison lorsque les pompiers sont arrivés. Je ne savais plus où j'étais. Cela m'a rappelé une autre explosion d'une bombe qui a tué mon grand-père », nous a-t-elle dit, car son grand-père est mort dans l'explosion d'une bombe tout près de l'endroit où a eu lieu l'attentat d'hier. Un jeune travaillant dans un café du coin, blessé à la main, nous a raconté qu'il avait à peine commencé à travailler lorsque l'explosion s'est produite. Des murs se sont effondrés, des fenêtres et des portes ont été soufflées et des vitres brisées. Un autre citoyen d'une trentaine d'années, blessé à la tête, nous a décrit « l'enfer » qu'il a vécu ce matin lui et sa famille. « Nous nous sommes réveillés dans une situation apocalyptique. On ne savait plus où donner de la tête. Notre maison est tout près du lieu de l'attentat. Elle a été partiellement détruite. Nous ne comprenons pas pourquoi les terroristes font tout cela. » Un parent d'un blessé remettra en cause la « politique de réconciliation nationale ». « Ce sont eux (les responsables) qui les ont encouragés. En 1997, les islamistes s'effaçaient complètement. Maintenant, ils provoquent tout le monde. Il faut que cela s'arrête », dit-il. Hier, même les travailleurs de l'hôpital qui étaient au repos ont accouru pour prêter main-forte à leurs collègues sous l'œil vigilant du directeur de la santé, M. Namani. Un geste salué par les blessés et leurs parents ainsi que toute la population.