Si les élus des communes qui posent problème n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente, le ministre de l'Intérieur procédera, selon Belkhadem, à leur dissolution. Les leaders des trois partis de l'alliance présidentielle, FLN, RND et MSP, se sont réunis hier au siège du RND. Lors de ce sommet, les chefs de file de ces formations ont annoncé leur accord sur l'éventualité de demander au ministre de l'Intérieur de dissoudre les communes (APC) bloquées ou en litige. Cela dans le cas où, bien évidemment, le blocage persistait. M. Belkhadem, chef du gouvernement, a révélé que les communes qui posent problème sont actuellement au nombre de 100. « Le nombre d'APC qui souffrent d'un réel blocage et qui se trouvent dans l'impasse avoisine la vingtaine. » Par contre, les 80 APC restantes sont confrontées à des problèmes surmontables, tels que la désignation des vice-présidents... », a-t-il indiqué. Les leaders des partis de l'alliance se sont mis d'accord, par ailleurs, pour envoyer des instructions à leurs élus afin d'accélérer la désignation des maires et surmonter l'état de blocage. Cela, sans doute, pour éviter de recourir d'emblée à l'option de la dissolution qui peut paraître extrême. Cependant, si les élus n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente, l'on demandera, dit-on, à ce que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Le ministre de l'Intérieur procédera, selon M. Belkhadem, à la dissolution des assemblées bloquées. Se voulant plus explicite, le secrétaire général du RND a indiqué que sa formation a recensé 120 APC bloquées, et dans ce sillage, il a appelé les élus à faire preuve de bon sens en privilégiant l'intérêt général sur l'intérêt personnel. Toutefois, dans le cas contraire, les trois partis de l'alliance saisiront le ministre l'Intérieur pour lui demander la dissolution des assemblées bloquées, ce qui signifiera que les électeurs seront à nouveau appelés aux urnes dans les localités concernées. « Il y aura des mesures de dissolution qui seront proposées par le ministre de l'Intérieur au Conseil des ministres. Après l'étude de ces suggestions et après un délai de 45 jours, il y aura des élections au niveau des communes où demeure le blocage », a souligné l'ex-chef du gouvernement. Sur un autre chapitre, le secrétaire général du FLN a annoncé que le projet des nouveaux codes communal et de wilaya est en phase de finalisation et qu'il sera examiné incessamment en conseil de gouvernement puis en Conseil des ministres. M. Belkhadem a exprimé, en outre, son souhait de le voir adopté par le Parlement lors de sa session de printemps. Evoquant la révision de la Constitution et la question du troisième mandat, M. Ouyahia a estimé qu'il était impossible pour l'alliance de se prononcer sur ce point, tout en sachant que le parti de Bouguerra Soltani n'a pas encore réuni ses instances pour trancher le sujet, d'où l'abstention de se positionner quant à ce dossier. Par ailleurs, se prononçant sur la question d'une commission d'enquête de l'ONU sur l'attentat du 11 décembre 2007, M. Belkhadem a soutenu que ce sujet est clos et la question a été définitivement tranchée. « Le problème a été réglé avec cette institution de façon à ce que la souveraineté de l'Algérie soit respectée », a soutenu le conférencier. Revenant sur les travaux de l'alliance, le RND a accédé à la présidence de cette structure qui était entre les mains du MSP. Les trois dirigeants ont souligné, dans leurs allocutions respectives, le rôle important pour la stabilité de l'Algérie de l'alliance présidentielle, créée en février 2004 pour soutenir le programme du président Bouteflika. La rencontre avait pour ordre du jour l'examen de questions nationales, politiques, économiques et sociales et d'autres internationales, ainsi que la consolidation de l'alliance au sein des assemblées locales élues. Lors de son discours, M. Soltani s'est dit en faveur de l'élargissement de l'alliance à d'autres formations désirant se joindre au groupe. « Je m'attends personnellement à la possibilité de l'élargissement prochain de l'alliance présidentielle », a-t-il dit en précisant que ceci vise à englober tous ceux qui veulent sincèrement l'élargissement de la base du pouvoir, le dépassement des différends secondaires et le traitement des questions de fond, pour édifier une culture démocratique, nationaliste et islamique. Sur ce plan, M. Ouyahia ne partage pas entièrement cette vision en indiquant que l'alliance a des documents de référence. « Certes, il n'y a pas de divergences entre les trois partis mais chacun est libre d'avoir une opinion et un alignement autour d'un programme. Toutefois, le moment n'est pas opportun pour parler d'un élargissement », a-t-il dit.