Les leaders du Fln, du RND et du MSP comptent redonner une dynamique nouvelle à leur mouvement. Selon des sources partisanes et gouvernementales recoupées, l'Alliance présidentielle a décidé de tenir un autre sommet samedi prochain. La rencontre, qui regroupera donc les chefs de file du Fln, du RND et du MSP, est prévue au siège de ce dernier. Il s'agira de transmettre le flambeau de la présidence de l'Alliance présidentielle au parti de Boudjerra Soltani. Celui-ci, en recevant chez lui Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia, dès son retour à Alger à la suite de sa tournée en compagnie du chef de l'Etat, en profitera sans doute pour étouffer définitivement dans l'oeuf le début de fronde apparue à la suite de sa nomination en qualité de ministre d'Etat. L'Alliance présidentielle, qui n'a pas tenu de sommet depuis le 16 février passé alors qu'il y avait été décidé que celui-ci deviendrait cyclique et mensuel, a bien choisi la date de cette rencontre que beaucoup, au reste, n'hésitent pas à qualifier de «hautement stratégique». Comment pourrait-il en être autrement alors qu'outre le fait qu'il vient pour mettre un terme définitif à la «minicrise» qui secoue le MSP, ce sommet a décidé de se fixer pour ordre du jour principal l'étude du bilan annuel du gouvernement Ouyahia. Certes, celui-ci, comme s'accordent à le dire tous les observateurs, joue sur du velours, mais il n'en demeure pas moins que «les députés représentant ces trois formations politiques, largement majoritaires au sein de la chambre basse du Parlement, se doivent d'accorder leurs violons afin d'adopter une même stratégie, notamment face aux critiques qui ne manqueront pas de fuser de la part des élus des partis de l'oppositions représentés par le PT de Louisa Hanoune et le mouvement El Islah de Saâd Abdallah Djaballah». Nos sources ajoutent que cette manière de procéder répond à la stratégie commune initialement adoptée, faisant état de liens plus ou moins organiques unissant ces trois formations politiques quand il s'agit de faire aboutir le programme du président Bouteflika. C'est pourquoi, au lieu que chaque chef de parti réunisse en «privé» ses propres députés, il a été décidé que ce serait les trois formations politiques qui tiendraient une seule et même rencontre dans le but de permettre aux élus du RND, du FLN et du MSP de s'exprimer d'une seule et même voix lors du débat général, prévu lundi prochain au Palais Zighoud-Youcef. Le bilan d'Ouyahia lui-même fait référence à cette question en y consacrant plusieurs paragraphes, lesquels ne laisseront pas d'être longuement débattus afin de parer à l'avance aux éventuelles critiques qui pourraient les viser. Dans le document du gouvernement, en effet, il est possible de lire que «l'avènement de l'Alliance présidentielle contribue à ce renforcement (la stabilité politique. Ndlr) et se confirme en volonté sincère, et non éphémère, des partis qu'elle rassemble en vue d'appuyer au sein des institutions et sur le terrain la mise en oeuvre du programme présidentiel. Expérience nouvelle, l'Alliance présidentielle est appelée à se renforcer au fil de la pratique, consolidant par là-même, le pluralisme démocratique». Il s'agit là d'une réponse en règle aux nombreuses voix qui s'étaient élevées en vue de dénoncer ce regroupement, précisément qualifié de menaces contre le pluralisme démocratique. Un beau débat en perspective...