La maison de la culture de Saïda a gratifié le public saidi, ce mercredi, d'une jolie pièce de théâtre qui a drainé un grand nombre d'amateurs du 4ème art. Mis en scène et adapté par Ali Abdoun à partir de la nouvelle du grand écrivain égyptien Naguib Mahfoud, l'on ne pouvait que suivre ce spectacle fort en péripéties et en suspens. L'histoire apparemment toute simple d'un couple qui, loin des regards indiscrets, veut savourer sa lune de miel mais se trouve confronté à un intrus suivi de deux de ses compères qui viendront perturber l'intimité de ces deux tourtereaux, à l'intérieur même de leur maison. Toutes les tentatives pour les déloger s'avèrent infructueuses et l'affaire se corse avec l'attente de khalti keltouma, attendue et assassinée par les trois malfrats ivres et dont le jeune mari est accusé du meurtre. C'est un véritable tohu bohu et une lutte acharnée d'un quatrième larron qui est venu à la rescousse et s'opposer aux trois perturbateurs. Le dialogue léger, de courtes répliques en parfaite coordination avec les différentes acrobaties accomplies par les comédiens, la bonne organisation de l'espace et la structure appropriée des mouvements ont donné une grande dimension artistique à ce spectacle. Optant pour le fait que le théâtre est fait pour divertir, même la scène de la mort et celles des différentes rixes ont été interprétées sur un ton comique. Le jeune époux, tout au début apeuré, prend son courage à deux mains et poignarde le chef de la vermine qui a attenté à la quiétude, à l'intimité et à la vie privée de ce jeune couple. A travers ces forces manichéennes, la pièce se clôt sur la victoire du bien sur le mal et qu'il appartient à l'homme de rester homme, de vivre une journée dans la dignité plutôt qu'un siècle dans la servitude.